La fonction SIRH freinée par un manque d’effectifs !

Périmètre, charge de travail, composition des équipes… Le Cercle SIRH et le cabinet de conseil Danaé ont passé la fonction SIRH au crible, à l’occasion de la 7^e édition du benchmark SIRH, réalisé entre avril et juin 2017 auprès de 98 entreprises privées et publiques (dont 15 du CAC 40). L’un des enseignements à retenir de cette étude, c’est le sentiment de frustration avec lequel vivent les professionnels SIRH : celui de vouloir accélérer dans le digital RH, mais d’être freiné par des tâches de pure production. ʺL’administration du SIRH mobilise une part importante de l’effectif dédié au SIRH. Deux tiers de l’activité de la fonction sont dédiés à la production des traitements RH, c’est-à-dire à la paie et aux déclarations. Et la complexité réglementaire n’arrange rien… La conduite du projet et l’accompagnement au changement représentent, par ailleurs, 17 % de leur charge de travail, ce qui laisse peu de place à la mise en place de nouveaux projets liés à la digitalisationʺ, commente Gérard Piétrement, dirigeant de Danaé. Une étude sur le SIRH à l’échelle internationale, dévoilée en début d’année par Le Cercle SIRH, pointait déjà du doigt cette incohérence. ʺLe manque de ressources humaines était cité en premier par 64 % des entreprises interrogéesʺ, se rappelle-t-il.

Un professionnel SIRH pour 1044 salariés

Aujourd’hui, l’effectif moyen d’une équipe SIRH est de 12,42 personnes pour une entreprise d’environ 13 000 salariés, soit une personne pour 1044 salariés. Alors même que la fonction SIRH est réquisitionnée sur un panel de missions de plus en plus large, cet indicateur sera intéressant à suivre dans les prochaines éditions du benchmark… La bonne nouvelle, c’est que la répartition entre les profils dédiés à la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre est équilibrée : 6,34 personnes pour la première et 6,08 pour la seconde. Sans surprise, les équipes SIRH, qui sont majoritairement rattachées à la DRH (88 %), sont essentiellement composées de profils RH (56 %). Viennent ensuite les profils SI (25 %) et, loin derrière, les gestionnaires (8 %), les managers (5 %), les juristes (3 %), les financiers (2 %) et les statisticiens (1 %). ʺLa fonction SIRH exige d’enrichir et d’agréger des compétences issues de spécialités différentes. La seule étroite collaboration avec la DAF n’est plus suffisante. La fonction gagnera en autonomie en devenant une spécialité à part entière de la GRHʺ, estime Nicolas Dacher, docteur en sciences de gestion et chercheur au Prism-Sorbonne. Autant de sujets qui seront débattus à l’occasion d’un workshop organisé par Le Cercle SIRH en octobre et décembre prochains et qui aboutira sur une étude de rémunérations de la fonction SIRH.

Si vous voulez en savoir plus sur l’évolution du SIRH, vous pouvez acheter l’intégralité des résultats de ce Benchmark SIRH 2017 en cliquant ici !

A noter : la remise des Trophées SIRH, organisée chaque année par Le Cercle SIRH, se déroulera le jeudi 21 septembre, à l’Auditorium Paris Victoire à Paris, à partir de 18h.

Aurélie Tachot