Alexandre Stourbe, Le Lab RH : « 65 % de nos membres abordent l’IA pour accompagner les DRH »

C’est un fidèle partenaire du Salon Solutions RH que l’on retrouve sur place à travers un « village ».

Pour cette 30ème édition qui se déroule Porte de Versailles du 19 au 21 mars 2024, Le Lab RH a embarqué une trentaine de start-ups membres de l’association dédiée à l’innovation au service de la gestion RH. 

Thème phare de cette année : l’accélération de l’intelligence artificielle avec l’essor de l’IA générative. Comment les start-ups adaptent leurs approches et leurs offres ?

Le point avec Alexandre Stourbe, Directeur général du Lab RH.

Comment la sphère RH embrasse-t-elle la vague de l’IA générative ?

La sphère RH en est plutôt au stade de l’algorithmisation ou de la robotisation des processus plutôt que de l’IA à proprement parler. Même s’il est désormais possible de collecter beaucoup de données, la question de la qualité de la donnée demeure dans le sens de la discrimination avec des modèles que l’on enrichit encore avec des biais humains. Ce qui fausse les résultats finaux.

En termes d’usages observés et de maturité, les DRH ne sont pas encore arrivés à un stade « data-driven », je dirais plutôt qu’ils en sont à l’étape d’avant, c’est-à-dire « data-oriented ». Mais cela dépend de l’impulsion globale donnée par les directions générales des entreprises.

La constitution d’un data lake pour intégrer des données DRH représente une première étape. On verra ensuite quel outil d’IA ou d’IA générative on a envie de connecter.

Pour les DRH, il est important de déterminer s’il faut monter une expertise IA au sein de leurs équipes ou si l’on favorise une généralisation de la montée en compétences IA à l’ensemble des collaborateurs à l’échelle des entreprises.

Du côté des start-ups HR Tech françaises, les outils sont de plus en plus performants dans des segments comme le développement de compétences ou le Strategic Workforce Planning avec des modèles enrichis de données en provenance de leurs clients.

La gestion de la donnée n’est pas innée dans la fonction RH en raison des contraintes juridiques. Le Lab RH a signé un accord dans ce sens avec l’IGS RH pour intégrer la dimension IA dans ses parcours de formation RH.

Comment percevez-vous l’influence de l’IA générative dans les start-ups membres du Lab RH ?

320 start-ups membres de l’association sur une base de 700 start-ups HR Tech en France

Nous avons 320 start-ups membres de l’association sur une base de 700 start-ups HR Tech en France. 65 % de nos membres abordent l’IA au sens large du terme pour accompagner le DRH dans son processus de transformation. L’IA générative apporte une couche conversationnelle dans les outils RH pour rendre l’expérience utilisateur plus fluide.

Cette étape va apporter des changements profonds dans le monde du travail. En matière d’exploitation de LLM par les start-ups qui exploitent des plateformes SaaS, des partenariats sont mis en place avec des acteurs comme Microsoft et/ou ChatGPT d’OpenAI.

Néanmoins, les start-ups doivent prendre des précautions d’exploitation des données de leurs entreprises clientes pour éviter une propagation incontrôlée à l’extérieur.

Pour consolider les compétences technologiques en IA, observez-vous une vague particulière d’opérations entre start-ups de type « acqui-hiring » ?

Il est évident que les acteurs parlent entre eux pour consolider leurs forces et gagner en maturité. On l’a vu récemment avec Neobrain qui a acquis ses concurrents WiserSKILLS ou Flashbrand ou Zestmeup qui acquiert Bloomin.

Au sein du Lab RH, quelles initiatives lancez-vous pour partager les expériences autour de l’IA générative ?

Nous travaillons en interne en termes de communauté. Nous nous interconnectons avec le monde extérieur pour la dimension de commission d’experts.

Nous collaborons beaucoup avec le Hub France IA qui dispose d’une commission HR Tech et Les EnthousIAstes, un club de réflexion sur les sujets de l’IA, qui réunit notamment des décideurs RH sur l’impact de l’IA générative. Une restitution des contributions sera réalisée en novembre 2024.