L’IA générative adaptée aux DRH : partage d’applications avec Talan et Groupe BPCE
Par Philippe Guerrier | Le | Marque employeur
« Ne pas intégrer l’IA générative constitue une erreur grave qui nuit à la compétitivité globale », selon Nicolas Recapet (Talan). « L’IA générative est un vecteur de performance pour la fonction RH », selon David Marchal (Groupe BPCE). Découvrez leurs témoignages lors de la récente convention Talent Connect Paris organisée par LinkedIn.
Sous le prisme des DRH, comment intégrer la dimension d’IA générative auprès des collaborateurs au sein d’un groupe ?
Lors de la convention Talent Connect Paris organisée en février par LinkedIn France, 2 experts ont partagé leurs points de vue dans le cadre d’un échange sur « la place des IA génératives dans le travail, les métiers et la fonction RH » :
- Nicolas Recapet, Executive VP, HR, CSR & Transformation de l’ESN Talan ;
- David Marchal, DRH adjoint du Groupe BPCE et DRH des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne.
Nicolas Recapet, Talan : exploiter l’l’IA générative « à démystifier et à dompter »
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« Chez Talan, l’expertise technologique représente notre cœur de métier. Dans le cadre de nos activités, nous exploitons l’IA générative, qui doit être démystifiée et domptée. C’est une crainte normale mais il faut prendre du recul : si l’IA absorbe tout, elle n’invente rien. L’humain conserve toute sa force dans l’innovation.
- L’IA générative n’est pas à percevoir comme un effet de mode. Ne pas intégrer cette technologie dans la vie courante constitue une erreur grave qui nuit à la compétitivité de la fonction RH et de la compétitivité globale des entreprises.
- Dans le périmètre RH, il faut aussi veiller à la fiabilité des données qui servent à alimenter l’IA générative et, de manière plus globale, veiller à l’empreinte carbone associée à l’entraînement et à l’exploitation des données », déclare Nicolas Recapet.
« De manière opérationnelle au sein de Talan, nous avons développé un outil d’IA générative mis à la disposition de nos équipes de recrutement pour générer des descriptions de poste. Il est possible d’obtenir un premier résultat en quelques minutes, ce qui représente un gain de temps conséquent. Il sert de trame de départ à personnaliser ensuite par le recruteur. »
- « L’IA peut aussi soulager la corvée documentaire dans la sphère RH. Dans notre filiale en Belgique, nous avons intégré toute la documentation réglementaire dans une IA. Il ne s’agit pas d’un chatbot mais d’une vraie IA qui répond automatiquement en mode texte à des questions concrètes posées par les salariés. Par exemple :
- comment effectuer une demande de congé parental auprès de l’entreprise ;
- quelles actions sont mises en place pour l’épanouissement des femmes en milieu professionnel », indique l’Executive VP, HR, CSR & Transformation de Talan.
David Marchal, Groupe BPCE : gagner du temps avec l’IA générative sur des tâches rébarbatives
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« Le changement peut susciter des interrogations voire des craintes. L’IA générative nécessite de l’explication et de la formation sur ses forces et ses risques. Elle entraîne des transformations qui nécessitent de l’accompagnement. Les RH ont un rôle majeur à jouer dans ce sens.
- Concernant l’arrivée de l’IA dans nos entreprises, la fonction RH a un rôle majeur à jouer de Chief Transformation Officer aux côtés des autres directions IT et digitales. Avec l’essor de l’IA, c’est une opportunité supplémentaire qui se présente à nous.
- En qualité de primo-adoptant de l’IA générative, nous devons intégrer ce type d’outils dans nos métiers. C’est un vecteur de performance qui supprime les tâches répétitives et qui permet de gagner du temps pour se recentrer sur son cœur de métier », indique David Marchal.
« Avec les transformations d’organisation induites par l’IA générative, la DRH a vocation à se positionner en amont pour déterminer comment :
- évolueront les métiers,
- mesurer les impacts quantitatifs et qualitatifs,
- accompagner les responsables RH et les managers qui devront expliquer ces changements aux collaborateurs »
- « Au sein du Groupe BPCE, nous avons mis en œuvre des expériences pour sensibiliser nos collaborateurs et adopter l’IA pour certains usages. Nous avons lancé trois initiatives dans ce sens sur le recrutement, la formation et la marque employeur.
- Par exemple, sur le sourcing, nous cherchons à exploiter davantage la donnée disponible via LinkedIn.
- Nous avions déjà un partenariat dans ce sens, mais il n’était pas suffisamment exploité. Nous l’avons renforcé à travers un accord groupe pour le compte des 100 000 collaborateurs du groupe.
- Le nouveau partenariat vise à accentuer la promotion et la visibilité de nos offres d’emploi sur LinkedIn et à disposer de davantage de licences recruteur au sein de nos différentes équipes RH par entreprise (Banque Populaire, Caisse d’Épargne…).
- En juin 2023, nous avions monté un business model maison autour de l’IA générative en connectant notre outil à LinkedIn pour sourcer les personnes en mobilité professionnelle qui correspondraient à nos besoins et procéder à la mise en relation directe », indique le DRH adjoint du Groupe BPCE.
« Avec l’IA générative, nous gagnons du temps sur des tâches rébarbatives comme le tri des CV. C’est important pour nos gestionnaires RH qui pourront rééquilibrer leur temps de travail entre le recrutement et la gestion individualisée des carrières, un dernier volet qui pouvait être parfois délaissé en raison de la priorité donnée au sourcing. »
Concepts clés et définitions : #DRH ou directeur des ressources humaines