Sirh

« L’expérience employé doit dépasser le cadre du SIRH »

Le | Sirh saas

Sept ans après le rachat de SuccessFactors, SAP dispose d’une plateforme à la couverture fonctionnelle très complète, reposant sur un Core HR. L’éditeur allemand veut désormais tirer pleinement parti des apports de l’intelligence artificielle. Les explications de Romain Herbeau, directeur de l’activité SAP-SuccessFactors pour la France

« L’expérience employé doit dépasser le cadre du SIRH » - © D.R.
« L’expérience employé doit dépasser le cadre du SIRH » - © D.R.

Quel est le bilan de l’activité 2018 ?

SAP SuccessFactors compte 6500 clients dans 200 pays et 42 langues, dont 2800 clients sur le Core HR Employee Central. SAP a connu une croissance de 41 % dans le cloud au troisième trimestre 2018, l’activité RH représentant une part non négligeable de cette croissance. Notre solution RH s’adresse aux entreprises de plus de 500 employés.

Allez-vous élargir la couverture fonctionnelle de votre solution ?

SAP a fait des acquisitions récentes pour élargir son spectre fonctionnel. Il y a tout d’abord deux start-up françaises. La première, Recast.AI, est spécialisée dans l’intelligence artificielle conversationnelle. Sa plateforme permet de créer des bots afin, notamment, de répondre aux questions les plus régulièrement posées par les collaborateurs au personnel RH. La seconde, Contextor, propose des services intelligents auto-apprenants. Ce que l’on appelle la robotic process automation (RPA). Contextor va nous aider à automatiser certains process RH. Enfin, SAP a racheté la startup américaine Qualtrics International, spécialisée dans « l’experience management ». Ses outils de sondage et de feedback permettent de mesurer la satisfaction collaborateur et d’améliorer ainsi l’expérience employé. Au regard des décisions prises dans le passé, la solution préconise des actions. Dans le cadre d’une stratégie de rétention des talents, une DRH pourra faire un focus sur un haut potentiel au bon moment.

Comment se traduisent les investissements que vous réalisez dans l’intelligence artificielle ?

Nous avons développé plusieurs chatbots, par exemple Job Analyzer, qui aide les professionnels RH à rédiger une offre d’emploi. Il suggère les mots-clés à utiliser, la rémunération qu’il faut mentionner pour que l’offre soit performante… Il s’agit aussi d’éviter toute forme de discrimination. Soixante clients aux Etats-Unis utilisent cette solution, qui a été lancée en avril 2018. En parallèle, nous souhaitons proposer une plateforme pour que les entreprises ou leurs partenaires puissent eux-mêmes développer des bots dédiés à des processus existants. En ce qui concerne la formation, nous avons introduit un moteur de recommandation proche du fonctionnement de Netflix, qui est aujourd’hui utilisé par le groupe Vodafone. Il suggère des formations en fonction du profil de l’apprenant mais aussi des évolutions de carrière suivies par ses pairs. Pour autant, toute cette intelligence artificielle n’est possible que si l’on dispose d’un grand nombre de données de qualité et d’une vitesse d’analyse élevée. C’est la raison pour laquelle SAP a acquis, en octobre 2007, BusinessObjects, un leader de la business intelligence.

Xavier Biseul