Bien-être au travail : les nouveaux espaces ont leur carte à jouer !
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Il ne suffit pas de mettre une table de ping-pong ou un baby-foot dans une salle de pause pour rendre ses salariés heureux ! Pour autant, il est primordial de soigner leur environnement de travail car il est directement corrélé à leur bien-être, d’après la 2e édition du baromètre OpinionWay pour CD&B, qui s’intéresse aux espaces de travail émergents
La qualité des espaces de travail ne s’améliore pas
En sondant, en novembre 2016, 1056 salariés de bureau d’entreprises de plus de 100 collaborateurs, l’institut OpinionWay et le cabinet CD&B ont constaté que les espaces de travail ne font pas l’objet de grandes améliorations. Au cours des cinq dernières années, 48 % des salariés jugent que la qualité de leur espace de travail n’a pas changé, 29 % qu’elle s’est dégradée et 23 % qu’elle s’est améliorée. La note que les salariés attribuent à cet environnement est ainsi très moyenne : 6,5 sur 10. Elle est stable par rapport à l’an dernier, alors même que la marge de progression était déjà grande.
Les salariés ont leur mot à dire
L’aménagement des espaces de travail fait souvent l’objet de réflexions au sein des entreprises. Un débat auquel les salariés prennent largement part. Près d’un sondé sur deux (41 %) admet avoir été consulté sur ce sujet, que ce soit à l’occasion d’une rénovation des locaux (19 %), d’un déménagement (12 %) ou dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail (12 %). La bonne nouvelle, c’est que lorsque les entreprises sondent leurs collaborateurs, ce n’est pas seulement pour leur faire plaisir. Dans 81 % des cas, les suggestions des salariés sont prises en compte.
Un impact direct sur la concentration
D’après le baromètre, qui repose donc sur la perception des salariés et non sur la réalité, les espaces de travail ont une influence importante sur la concentration (citée par 92 % des sondés), la façon de travailler (90 %), la productivité (89 %) et la créativité (74 %). Par ailleurs, les environnements de travail sont jugés importants en matière de convivialité entre collègues (90 %), de capacité à collaborer avec eux (88 %) et de travail en équipe (87 %). A noter qu’ils ont également une incidence sur une autre dimension : l’émotion. Ils participent notamment au plaisir à venir travailler (89 %).
Un clivage générationnel
La perception des espaces et des nouveaux modes de travail est directement corrélée à l’âge des collaborateurs. Plus ces derniers sont âgés, plus les réticences sont nombreuses ! 58 % des salariés de moins de 35 ans se déclarent favorables à l’instauration du coworking au sein de leur entreprise, contre seulement 37 % des plus de 50 ans. Pour autant, « les réticences des salariés plus âgés s’effacent lorsque la mise en place de ces nouvelles pratiques fait l’objet d’un accompagnement », rassure Cécile Tourneboeuf, responsable de la conduite du changement chez CD&B.
Les espaces partagés restent la norme
Le travail en dehors du bureau progresse au fil des années ! 30 % des salariés déclarent travailler de temps en temps depuis leur domicile (+5 points par rapport à 2015), 24 % en nomadisme (+5 points) et 20 % en tiers lieu ou en espace de coworking (+4 points). Des pourcentages nettement plus élevés lorsqu’on zoome sur la population cadre. Malgré l’essor des nouveaux modes de travail, les espaces partagés continuent d’avoir la cote : 81 % des salariés cohabitent avec leurs collègues. L’open-space (33 %) et le bureau fermé de moins de 5 personnes (30 %) sont les configurations les plus répandues.
Le desk sharing ne convainc pas (encore)
La pratique du desk sharing, qui consiste à ne pas avoir de bureau attitré au sein de son entreprise, reste marginale. « Seul un salarié sur 10 la plébiscite », illustre Cécile Tourneboeuf. Pourtant, les avantages de ce modèle sont nombreux. Les sondés citent la souplesse dans l’organisation des équipes (45 %) et la possibilité de choisir son espace de travail en fonction de ses besoins et humeurs (38 %). Mais les freins sont nombreux. « La mise en place du desk sharing soulève de nombreuses questions sur le management, qui doit être fondé sur la confiance et l’autonomie », conclut-elle.
Aurélie Tachot