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Bien-être au travail : une étude tire la sonnette d’alarme !

Le | Bien-être au travail

Problèmes d’organisation, manque d’autonomie et de reconnaissance, mauvaise qualité managériale… Comme le démontre l’étude de l’Observatoire de la vie au travail (OVAT) sur le bien-être professionnel, l’environnement de travail des salariés français ne cesse de se dégrader.

Environ 65 % des salariés se sentent très exposés au stress : c’est ce que révèle les résultats de la dernière étude de l’OVAT, menée par l’Institut de médecine environnementale (IME) et  le cabinet M@rs-Lab, en partenariat avec le magazine « L’Express ».

Réalisée auprès de 6700 salariés provenant de divers secteurs d’activités, l’étude a pour objectif de « mieux comprendre les dysfonctionnements à l’origine du stress afin d’apporter des solutions », explique Jacques Fradin, directeur de l’IME. Le tableau dressé par l’étude est plutôt sombre… : 60 % des salariés sondés évaluent défavorablement le climat social de leur travail, 64 % sont mécontents de la gouvernance sociale de leur entreprise et 58 % jugent insuffisante la qualité managériale… « Des tendances qui se sont aggravées par rapport à 2009 », regrette Pierre-Eric Sutter, président de M@rs-Lab.

Les TPE et les cadres sup’ parmi les bons élèves !


« Les très petites entreprises ressortent grandes championnes du bien-être au travail », souligne toutefois Pierre-Eric Sutter. Leur secret ? La proximité des centres de décision. « Contrairement aux grands groupes, les dirigeants des TPE ont aussi la casquette de managers de proximité. Ils connaissent bien les réalités du terrain, peuvent réagir vite face à une urgence et s’investir, avec le reste de l’équipe, dans la résolution du problème… »

Sont également épargnés par le stress : les cadres supérieurs et les décideurs, qui ont généralement une latitude de décision « en phase avec leurs responsabilités », explique Pierre-Eric Sutter. « Ils disposent de leviers d’action et de pouvoir qui sont de puissantes armes anti-stress », surenchérit de son côté Jacques Fradin. A contrario, les travailleurs les moins zens sont ceux qui évoluent dans les PME de 50 à 250 salariés ou dans la fonction publique. En cause ? Des postes mal définis ou mal encadrés et un manque crucial de reconnaissance. Ce dernier facteur étant une « source importante de stress », insiste Pierre-Eric Sutter. À noter : les hommes se sentent plus touchés par le stress que les femmes.

Quelques pistes de réflexion…

Transparence, enthousiasme et motivation sont les trois mots clés avancés par Pierre-Eric Sutter pour enrayer ces tendances. « Il faut susciter une organisation de travail plus transparente, où les salariés peuvent identifier les résultats de leur travail et prendre conscience qu’ils sont un maillon de la chaîne de valeur de l’entreprise. »

« Il faut développer des postes « biocompatibles », c’est-à-dire en phase avec le fonctionnement humain, argumente de son côté Jacques Fradin. Chacun doit pouvoir tenir son poste de façon sereine. Or, l’étude démontre que 43,2 % des sondés estiment que leur travail quotidien n’est pas en cohérence avec le descriptif du poste. Il faudrait donc mieux définir les fiches de fonctions et donner, pour chaque poste, un degré de responsabilité et un niveau d’autonomie. Par ailleurs, les managers, de leurs côtés, doivent apprendre à mieux déléguer. »

Aurélie Tachot