Bien-être des salariés : Holivia arrive sur le marché en levant 2 millions d’euros
Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail
Comment la start-up Holivia veut prendre soin des employés des entreprises face aux risques qui pèsent sur leur santé mentale ? Le point avec le CEO Jérôme Crest.
Une nouvelle start-up a investi le marché du bien-être et le besoin d’accompagnement individuel des salariés.
Holivia lève 2 millions d’euros auprès d’un groupe d’investisseurs avec l’appui de Bpifrance :
- les fonds 50 Partners (français) et Acadian Ventures (américain),
- une quinzaine de business angels comme Kevin Polizzi (Unitel), Mickaël Cabrol (EasyRecrue), Marc Batty (Dataiku) et Marc Sabatier (Julhiet Sterwen).
Les fonds levés serviront à développer la plateforme et accélérer le recrutement pour renforcer ses équipes commerciales, marketing et R&D : d’ici la fin de l’année, 20 personnes devraient rejoindre l’équipe composée de 6 membres actuellement.
Fondée en mars 2021 par Jérôme Crest (CEO) et Imad Wakidi (CTO) et localisée entre Marseille et Montpellier, Holivia avance sur la problématique du « mieux-être mental des salariés » en s’appuyant sur l’accompagnement humain et les sciences comportementales.
Sur fond de crise Covid-19, les RPS ont nettement progressé. Ainsi, les troubles liés à la santé mentale concernent 12 millions de Français, ce qui constitue le deuxième motif des arrêts de travail de longue durée (source : Baromètre annuel Malakoff Humanis Absentéisme 2021).
« J’ai subi un burn-out en lien avec mon parcours professionnel et je sais à quel point le stress peut nuire à la performance et à mes capacités de travail. Par la suite, je me suis appuyé sur du coaching et du développement individuel pour une vraie hygiène de vie », avoue Jérôme Crest. « A travers Holivia, nous allons inviter les salariés à monter des barrières de protection en cas de soucis similaires et de problématiques de souffrance. »
Dalkia, premier client grand compte
Avec le démarrage de l’activité commerciale, Holivia dispose d’un premier portefeuille de 15 entreprises clientes, dont son plus grand compte Dalkia (propriété d’EDF) avec une proportion de 3000 salariés couverts mais aussi SPIE, KEDGE et Europorte, soit une base de 7000 salariés couverts.
Les ambitions sont clairement affichées : 100 000 salariés éligibles à son service et 150 clients d’ici 2024. « Nous commençons notre collaboration avec des grands comptes avec des périmètres restreints : siège social, filiale, business unit…. », évoque Jérôme Crest.
La solution Holivia, nom dérivé du latin qui signifie « chemin holistique », s’appuie sur 4 piliers pour accompagner le salarié affecté par le mal-être dans le cadre d’une démarche confidentielle :
- « Sensibiliser » (aide à la communication interne)
- « Orienter et Rassurer » (questionnaire et mise en contact avec un expert dans le réseau d’un vingtaine de psychologues),
- « Accompagner » (échanges en visio et programmes self-care),
- « Mesurer » avec des données anonymisées et agrégées (qui s’adresse davantage aux DRH, avec un rapport mensuel sur l’utilisation du service et des indicateurs sur le niveau de stress ressenti).
« Les CSE sont aussi des acteurs impliqués dans la démarche et sont demandeurs de ce type d’outils après avoir détecté des facteurs de stress », estime Jérôme Crest.
Bien-être des salariés : « un marché naissant et large à la fois »
Le modèle économique de Holivia repose sur un forfait par salarié couvert chaque mois pour un accès illimité au service de health care avec « l’intégration d’un nombre de séances total calculé en fonction du nombre de collaborateurs ».
Comme Teale ou mindDay, Holivia fait partie d’une vague de start-ups qui cherchent à s’imposer sur les solutions d’accompagnement pour la santé mentale des salariés.
« C’est un marché naissant et large à la fois. Nous voulons nous distinguer en ciblant les ETI c’est-à-dire les entreprises entre 250 et 5000 salariés, y compris celles du secteur industriel. Nous ne sommes pas uniquement un outil de mise en relation entre salariés et experts psychologues mais aussi un outil de performance RH », commente Jérôme Crest.