Qvt

Cocoworker prône l’envoi de « kiffs » entre collègues

Le | Bien-être au travail

A l’heure où la valorisation des soft skills devient la priorité d’un grand nombre d’entreprises, Cocoworker a créé une plateforme collaborative de reconnaissance de talents. Son objectif ? Faciliter l’identification des talents via l’émission de « kiffs » entre salariés. Explications de la fondatrice et CEO Faustine Duriez

Cocoworker prône l’envoi de « kiffs » entre collègues - © D.R.
Cocoworker prône l’envoi de « kiffs » entre collègues - © D.R.

Comment votre plateforme est-elle née ?

J’ai imaginé ce principe pour un hackathon organisé il y a quelques années par Axa Banque, où j’étais consultante en conduite du changement. A mon échelle, je pouvais voir les regrets de certains collaborateurs face à des systèmes de valorisation et de promotion trop souvent basés sur les seuls résultats chiffrés ou l’ancienneté. J’ai donc imaginé ITagYou, un système de « tags » que les salariés pourraient décerner à leurs collègues pour leurs compétences, mais aussi leur savoir-être. Récompensé au terme du hackathon, ce dispositif a ensuite été testé grandeur nature au sein d’Axa Banque. Au bout de 6 mois, 96 % des salariés étaient satisfaits de ce concept, 85 % l’utilisaient régulièrement et 99 % avaient obtenu au moins un tag.

Comment ce concept a-t-il été traduit en outil chez Cocoworker ?

Notre premier outil, le « Kiff », est un signe de reconnaissance que chaque salarié peut adresser à ses collègues (dans la limite de trois par mois), sous la forme de quelques mots rendus publics. Cette approche permet de valoriser les bons comportements et de mettre en place une véritable culture de la reconnaissance. Ces marques de reconnaissance sont échangées par le biais de notre plateforme Cocoworker, qui peut s’interfacer à l’intranet de l’entreprise. Nous proposons également des « Open Badges », qui sont des labels décernés aux collaborateurs achevant des parcours de formations co-construits par Cocoworker, visant à améliorer leurs soft skills. Ils sont valorisables dans l’entreprise mais aussi à l’extérieur, tout au long d’une carrière. Ces deux outils, qui fonctionnent sur la base du volontariat, n’ont toutefois pas pour vocation de se substituer aux systèmes de récompense traditionnels. Seuls sont mis en avant, chaque mois, cinq « top kiff » et cinq autres collaborateurs pour leur participation et leurs commentaires.

Quels sont les avantages pour les entreprises ?

Nous avons isolé six soft skills : la communication, l’efficacité, la créativité, l’adaptabilité, le sens du collectif et le leadership. Cocoworker veut faciliter l’identification de ces qualités, notamment au sein des grandes organisations où la gestion des talents est souvent une tâche complexe. Nous remettons donc à l’entreprise cliente, au bout de la première année d’accompagnement, un « culture performance score  », qui permet, entre autres, de visualiser les talents et interactions, mais aussi les signaux faibles qui pourraient échapper à l’attention de ses dirigeants. Bref, nous générons de la donnée sur des comportements. Aujourd’hui, nous comptons six clients dont Safran, RTE, April et environ 5 000 utilisateurs. Au global environ 10 000 kiffs ont été envoyés chez nos clients. Nous avons un taux d’engagement moyen de 60 %, c’est-à-dire que 60 % des utilisateurs envoient au moins 1 kiff par mois.

Morgan Robert