Comment diminuer l’absentéisme en entreprise ?
Le | Bien-être au travail
Avec une moyenne de 17,2 jours d’absence par salarié en 2018, le coût de l’absentéisme s’élèverait à 107,9 milliards par an pour les entreprises françaises, selon une étude de l’Institut Sapiens. Comment enrayer cette problématique en progression constante ces dernières années ? Eléments de réponses
Etablir un diagnostic
« En deçà de 3 % d’absentéisme, il n’y a pas lieu de s’alarmer car ce taux correspond à un absentéisme structurel sur lequel il est difficile pour l’entreprise d’agir », rassure Pascal Gallois, consultant en management social et associé au sein de Pactes Conseil. Au-delà du seuil de 5 % et si l’entreprise affiche une population dont la démographie se situe dans la moyenne nationale de la population active, elle doit alors réagir. Une fois le diagnostic établi, encore faut-il en déterminer l’origine. L’objectif ? Comprendre les mécanismes de l’absentéisme au sein de l’entreprise.« Il est important de procéder à une analysequantitative, au travers d’un travail statistique sur l’évolution de l’absentéisme par âge, ancienneté, métier, service ou niveau hiérarchique. Cette analyse doit aussi être qualitative afin de comprendre quels sont les facteurs qui ont conduit à cette augmentation de la durée ou de la fréquence des arrêts », précise-t-il. Dans cette optique, le DRH a tout intérêt à sonder les collaborateurs et les managers. Il n’existe pas de solutions clés en main puisque la réponse à apporter dépend du type d’absences : courte ou longue durée, maladies ordinaires ou professionnelles, absences injustifiées…
Oublier la méthode forte !
Établir des contre-visites médicales ou mettre en place des primes d’assiduité pour dissuader les absents chroniques sont autant de méthodes qui ont peu d’impact sur le taux d’absentéisme. En outre, elles coûtent cher à l’entreprise. « Elles risquent de culpabiliser un salarié qui présente un véritable problème de santé et renvoie une image répressive et négative de l’employeur », estime Pascal Gallois. Plutôt que de tomber dans la répression, l’entreprise doit réfléchir à ce qui va inciter les collaborateurs à venir travailler chaque matin. Comment ? « En développant leur autonomie, en valorisant leur travail, en leur démontrant qu’ils sont utiles au service, mais aussi en leur prouvant que l’entreprise leur fait confiance », illustre-t-il. Un management bienveillant permet d’impliquer davantage les collaborateurs et leur donner envie de mener à bien leur projet. A noter qu’aujourd’hui, les salariés se sentent souvent plus engagés vis-à-vis de leurs collègues que de l’institution. « Développer la solidarité au sein de l’entreprise et mettre en avant l’importance de chaque collaborateur pour éviter à ses collègues une surcharge de travail est un levier efficace pour diminuer l’absentéisme », indique-t-il.
Prendre soin du moral de ses salariés
Lorsqu’une entreprise invite ses salariés à prendre soin de leur santé, cela envoie un signal positif et démontre leur importance aux yeux de la direction. Dans cette optique, les pistes à suivre sont nombreuses : campagne de prévention ou d’incitation à la vaccination, mise en place d’un service de téléconsultation médicale, optimisation de l’ergonomie du poste, ateliers de massage ou de relaxation, possibilité de télétravail, flexibilité des horaires de travail…« Tout ce que l’employeur pourra mettre en place pour améliorer les conditions de vie ou de travail des collaborateurs est considéré symboliquement comme une reconnaissance, ce qui engage davantage les salariés dans l’entreprise, donc réduit le taux d’absentéisme », conclut Pascal Gallois.
Stéphanie Marpinard