Canicule : quelles précautions prendre pour la protection des travailleurs ?
Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail
Avec les fortes chaleurs sur le territoire national, le ministre du travail Olivier Dussopt rappelle les mesures établies pour la prévention des effets sur la santé des travailleurs et les risques d’accidents.
Avec la vague de chaleur qui perdure en France, le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, diffuse des recommandations à destination des travailleurs, des salariés et des employeurs sur les précautions à prendre.
Le 13 juillet, Olivier Dussopt s’est rendu à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) sur un chantier de travaux publics dirigé par l’entreprise Sade. « Il s’agit de veiller à ce que les salariés travaillent dans de bonnes conditions et puissent être protégés », indique le ministre dans un tweet diffusé le 13 juillet.
C’est également l’occasion de présenter des mesures établies pour la prévention des effets sur la santé des travailleurs et les risques d’accidents liés à de fortes chaleurs.
Tout comme les mesures prises pour lutter contre la pandémie Covid-19 dans le cadre du travail, les employeurs ont une obligation de prévention en matière de santé et de sécurité face à la canicule. Ils doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger les travailleurs, notamment les plus exposés.
Parmi les mesures à prendre, il faut :
- s’assurer que le port des protections individuelles est compatible avec les fortes chaleurs,
- fournir aux salariés de l’eau potable et fraîche,
- aménager les postes de travail,
- ajuster les horaires de chantier pour les travailleurs en extérieur.
Des recommandations sont publiées sur le site Internet du ministère du Travail. Elles sont d’autant plus importantes en cas d’alerte de vigilance rouge (Météo France) - « avec des phénomènes météorologiques dangereux d’intensité exceptionnelle » ¬- pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs.
« Si les mesures prises sont insuffisantes, notamment pour les travaux accomplis à une température très élevée et comportant une charge physique importante, l’employeur doit alors décider de l’arrêt de l’activité », selon le ministère.
Que faire en cas d’inaction de l’employeur ?
Faute d’initiatives de protection émises par l’employeur ou de refus de demandes d’aménagement au regard des conditions climatiques, le salarié peut saisir les services d’inspection du travail. En fonction de la taille de l’établissement, il peut aussi solliciter les représentants du personnel.
Difficile de ne pas penser non plus à un recours plus intensif au télétravail dans ses conditions extrêmes. Mais, sur ce point, le gouvernement ne lance pas vraiment de mesures incitatives. « Sa mise en place doit être réexaminée, en prêtant une attention particulière aux femmes enceintes, aux personnes souffrant de pathologies chroniques ou en situation de handicap, etc. »
La canicule (niveau orange ou rouge) peut aussi avoir des conséquences financières, au-delà de l’achat d’équipements pour se rafraîchir ou se protéger du soleil.
- Elle peut entraîner le versement d’indemnisations ou des récupérations des heures perdues pour cause d’intempéries peuvent être mobilisées.
- Une indemnisation peut également être sollicitée par toute entreprise ayant dû interrompre son activité, au titre du dispositif « activité partielle ».
Le ministère du travail propose sur son site Internet une page sommaire intitulée : « Chaleur et canicule au travail : les précautions à prendre ». Elle reprend les mesures générales et plus spécifiques en fonction des secteurs. C’est le cas du BTP par exemple. Des fiches PDF de conseils sont aussi à télécharger pour les employeurs et les travailleurs face aux risques d’exposition trop importantes au soleil.