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Prévention et santé au travail : padoa veut avancer avec les SPSTI

Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail

padoa, qui exploite une plateforme faisant la jonction entre les services de santé au travail, les employeurs et les salariés, lève 80 millions d’euros. Le point sur la stratégie avec le CEO Cédric Mathorel.

Cédric Mathorel, PDG de padoa : les nouveaux objectifs avec la levée de fonds de 80 millions d’euros - © D.R.
Cédric Mathorel, PDG de padoa : les nouveaux objectifs avec la levée de fonds de 80 millions d’euros - © D.R.

Connaissez-vous les SPSTI ? C’est le coeur de cible de padoa : les services de prévention et de santé au travail interentreprises. Ils connectent :

  • professionnels de la médecine du travail,
  • employeurs,
  • salariés.

On recense entre 230 et 250 en France avec une tendance à la consolidation des structures par volonté politique.

« Avec padoa, nous remplaçons les ERP historiques des services de prévention de santé au travail et nous modernisons l’approche technologique avec notre plateforme collaborative accessible en mode SaaS », déclare Cédric Mathorel, P-DG et cofondateur de padoa qui a bouclé en février une levée de fonds de 80 millions d’euros avec un mix fonds propres et dette. 

« Cela représente un projet d’accélération dans la continuité sur la partie produit et service avec notre nouvel actionnaire Five Arrows Growth Capital [NDLR : rattaché à la branche capital investissement de Rothschild & Co Merchant Banking] qui veut renforcer la stratégie actuelle. Pour 2022, nous avons beaucoup de développements prévus en France. Une réflexion pour une croissance européenne est engagée en parallèle. »

« Nous avons une vingtaine de SPSTI clients - plutôt parmi les gros - avec des services qui suivent entre 15 000 et 400 000 salariés », indique le dirigeant.

Depuis le démarrage de ses activités fin 2016, la plateforme padoa dispose de 200 000 entreprises clientes pour 2 millions de salariés suivis. 

« Nous avons atteint une couverture relativement complète pour répondre aux besoins de tous les interlocuteurs. Pour autant, nous poursuivons les projets et les développements. Nous nous inscrivons dans une logique en continu d’amélioration technique de la plateforme et d’investissement », indique Cédric Mathorel.

Padoa, l’équipe fondatrice (de gauche à droite) : Frédéric de Mesmay, Nicolas Telle, Lionel Cassier, Julie Prévôt-Leygonie et Cédric Mathorel - © D.R.
Padoa, l’équipe fondatrice (de gauche à droite) : Frédéric de Mesmay, Nicolas Telle, Lionel Cassier, Julie Prévôt-Leygonie et Cédric Mathorel - © D.R.

padoa en « pionnier de la digitalisation des services de prévention de la santé au travail »

« Avec padoa, nous avons cherché en priorité à faciliter les interactions entre les trois intervenants de la santé au travail - salarié, entreprise et SPSTI - et à simplifier les démarches administratives et réglementaires. Nous avons voulu recréer de la proximité entre les gens dans l’entreprise et les services de santé au travail pour devenir de vrais acteurs du système. C’est aussi l’outil métier au quotidien du service de santé au travail. Nous voulons vraiment que les services de santé au travail soient perçus comme des partenaires de référence pour les directions d’entreprise », déclare Cédric Mathorel.

« Nous avons aussi fourni des outils d’évaluation des risques métiers en entreprise pour confronter la perception entre la vision de l’employeur et celle du service de santé au travail afin de les amener à monter des plans de prévention partagés. »

La plateforme se concentre sur trois parties :

  • gestion médicales des salariés suivis : dossiers salariés, gestion des données, gestion des (télé)consultations, système avancé d’aide à la saisie ;
  • gestion de la prévention des risques professionnelles : modules collaboratifs entre les équipes pluridisciplinaires, outils intégrés, système avancé d’aide à la saisie, espaces dédiés à chaque acteur (experts des SPSTI, employeurs, salariés).
  • gestion administrative des SPSTI : convocations et accueil des salariés.

« La santé au travail est un carrefour prodigieux de données parfois sensibles sur des millions de salariés et des centaines de milliers d’entreprises avec des éléments sur les processus et les risques par activité. Nous nous sommes positionnés très tôt comme un acteur de la data », déclare Cédric Mathorel.

La société souligne l’effort pour protéger les données :

  • certification Hébergeur de Données de Santé (HDS),
  • certification ISO 27001 (système de management de la sécurisation des données informatiques).

padoa vise 30 millions d’actifs en France

« Il existait des logiciels développés par des gros services de santé au travail et des logiciels de marché développés par des éditeurs. Aucun n’avait un niveau d’investissement suffisant pour offrir une solution adaptée au niveau de la complexité du sujet à traiter. C’était vraiment des ERP au service de la santé au travail. Donc des logiciels qui s’adressaient d’abord à des experts », déclare Cédric Mathorel.

Actuellement, 15 millions de salariés du secteur privé sont couverts à travers 250 structures de ce type. Mais le bassin potentiel d’utilisateurs s’élève à 30 millions d‘actifs en France si l’on ajoute :

  • les agents publics,
  • les travailleurs indépendants,
  • les salariés de particuliers employeurs.

En termes d’effectif, la société technologique parisienne dispose de 140 employés. Elle prévoit de recruter 60 personnes sur 2022 pour développer la plateforme (produit, service et support).

Financement : padoa suivi par Kamet

Après un premier financement de 5 millions d’euros en juillet 2017, padoa a réalisé une levée de fonds de 20 millions d’euros en octobre 2018 auprès de Kamet, à l’époque positionné comme un incubateur d’AXA et spécialisé dans les technologies au service de l’assurance. Depuis, cette structure est devenue un start-up studio ayant pris son indépendance vis-à-vis du groupe d’assurance sponsor.