Qualité de vie et (télé)travail : le confinement va laisser des traces
Le | Bien-être au travail
L’enquête « Le regard des salariés à l’heure de la crise », réalisée par Wittyfit et Siaci Saint Honoré, éclairent plusieurs tendances sur le télétravail, le degré de motivation et le bien-être en entreprise à l’heure du déconfinement.
Quels regards portent les salariés sur les bouleversement de l’organisation du travail en lien avec la crise actuelle en lien avec la Covid-19 ?
La start-up Wittyfit, qui exploite une plateforme qui permet de mesurer et d’agir sur la satisfaction au travail des collaborateurs, s’est associé avec Siaci Saint Honoré, spécialiste du courtage et du conseil en assurance de biens et de personnes, ont monté avec l’institut d’études IFOP une enquête auprès d’un millier de salariés pour connaître la manière dont ils perçoivent la crise et l’après-confinement.
En guise de principal enseignement de l’étude, 74 % des répondants estiment qu’il y aura un « avant » et un « après » Covid-19 avec des nuances dans l’affirmation (43 % de « oui, plutôt » et 31 % de « oui, tout à fait »).
Télétravail vs travail sur site : 37 % s’estiment contraints de se déplacer
Sur la situation de travail la plus fréquente depuis le début du confinement (17 mars), 33 % des répondants déclarent avoir réalisé leurs tâches professionnelles depuis le lieu où ils étaient confinés, dont 65 % de cadres.
30 % des répondants ont travaillé sur leur lieu de travail au cours du confinement, dont 41 % d’ouvriers.
Avec la reprise progressive des activités sur fond de déconfinement, 53 % des répondants déclarent ne jamais recourir au télétravail, dont :
- 86 % d’ouvriers ;
- 72 % d’acteurs du commerce ;
- 62 % d’employés.
De l’autre côté, 43 % déclarent initier du télétravail au moins une fois par semaine, dont 81 % de cadres.
Le travail à distance est même réalisé sur cinq jours par semaine en moyenne pour 23 % des sondés, dont 48 % de cadres.
En cas de situation de télétravail appréciée, trois avantages sont mis en avant :
- le gain de temps (32 % du total des citations) ;
- l’autonomie dans le travail (28 %) ;
- la possibilité de passer plus de temps avec vos proches (31 %).
La présence du site est-elle nécessaire ? 76 % des répondants déclarent que c’est essentiel pour l’organisation du travail et le bon fonctionnement de l’entreprise. C’est perceptible dans des secteurs comme l’industrie et le BTP (chacun à 80 %).
37 % déclarent être dans l’obligation de s’y rendre « tout le temps », contre 24 % qui estiment pouvoir s’en passer.
Reprise du travail sur site : entre stress et soulagement
43 % des répondants se disent plutôt stressés depuis ou à l’idée de la reprise du travail sur site pour plusieurs raisons essentiellement :
- 72 % estiment que les moyens mis en place par l’entreprise pour le déconfinement sont insuffisants ;
- 66 % évoquent une motivation qui a diminué ;
- 62 % estiment que la présence physique n’est plus à considérer comme non nécessaire ;
- 52 % évoquent un rapport au travail qui a changé avec le confinement.
37 % se déclarent « plutôt soulagés » de reprendre une activité normale de travail sur site avec une forte motivation (71 %).
20 % des répondants se disent ni soulagés, ni stressés pour la reprise.
La motivation au travail s’est affaiblie pour 31 % des répondants
On pouvait craindre des risques sur la motivation des salariés à revenir sur leur lieux de travail après plus de 50 jours de confinement. Il faut nuancer les sentiments :
- 59 % des répondants considèrent que leur motivation au travail reste stable. 10 % estiment qu’elle a augmenté depuis la fin de la période de confinement;
- 31 % avouent que la motivation a diminué. 57 % des sondés découragés évoquent des moyens insuffisants mis en place par les entreprises pour rassurer le personnel. 50 % d’entre eux estiment que le bien-être des collaborateurs n’est pas une priorité des entreprises.
Une statistique qui ne manque pas d’interpeller WittyFit, qui se focalise sur la qualité de vie au travail. Les sondés estiment que le sujet du bien-être devrait être une priorité d’entreprise à 81 % (dont 34 % « parfaitement d’accord » et 47 % « plutôt d’accord » avec cette assertion).
« Plus que du bien-être, il s’agit pour les salariés d’être bien dans leur travail pour être en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes. L’entreprise doit se réinventer avec ses salariés », selon Thomas Cornet, co-fondateur de Wittyfit.
Alors sur quels leviers s’appuyer pour stimuler les équipes ?
- Le fait de fréquenter à nouveau les collègues - et plus généralement du lien social - constitue le principal levier de motivation dans l’éventualité d’une reprise du travail sur site : 49 % des répondants l’ont évoqué (30 % l’ont même cité comme premier levier de motivation) ;
- Le fait de « retrouver un cadre de travail » (38 % des citations totales) et retrouver du « sens dans le travail » (28 % des citations totales) arrivent en deuxième et troisième position dans les facteurs de motivation.
Méthodologie
• L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1003 personnes représentatif de la population française salariée.
• La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, secteur d’activité) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
• Les interviews ont été réalisées par questionnaires en ligne du 18 au 22/05/2020.
(Article co-rédigé par Olivier Morin et Philippe Guerrier)