Reconnaissance au travail : par où commencer ?
Le | Bien-être au travail
Si la reconnaissance au travail est une composante essentielle de la motivation et du bien-être de tout salarié, elle est aussi un facteur clé dans la productivité, donc la performance des entreprises. Quelles sont les pistes à suivre par la fonction RH pour favoriser la reconnaissance au travail ? Tour d’horizon des bonnes pratiques
Prendre conscience de l’enjeu
Peu évoqué il y a encore 5 ans, le sujet de la reconnaissance est aujourd’hui un véritable enjeu au sein des entreprises. Comment expliquer ce besoin grandissant ? En raison de l’intensification du travail.« Les exigences sont de plus en plus nombreuses et les collaborateurs ont le sentiment de donner beaucoup, voire trop. Ils attendent donc une marque d’attention face à leur investissement », observe Jean-Pierre Brun, coauteur du livre « Le pouvoir de la reconnaissance au travail » (Editions Eyrolles). D’autant plus que cette reconnaissance impacte la qualité des relations avec des managers. Selon une étude réalisée auprès de 2 400 personnes à travers 10 pays (étude Kaufman et al), 87 % de ceux qui se disent fortement reconnus ont le sentiment d’avoir de bonnes relations avec leur manager, contre seulement 51 % pour les autres.
Bâtir un programme de reconnaissance
La première étape consiste à interroger les collaborateurs pour savoir comment ils désirent être reconnus. Il y a souvent un écart de perception entre la direction, les RH, les managers et les salariés. La mise en place d’un sondage peut ainsi permettre de défaire certains préjugés.« Les collaborateurs sont plus souvent en quête d’une reconnaissance privée, personnalisée et en face à face que d’une reconnaissance faite sous la lumière des projecteurs à l’instar d’un prix de l’employé du mois par exemple », prévient Jean-Pierre Brun. Et d’ajouter : « Lorsqu’on les interroge, les salariés souhaitent avoir accès à de meilleurs outils de travail, plus de clarté sur ce qu’on leur demande, mais aussi plus de proximité avec leur manager. » Une évaluation permettra ainsi de mettre en évidence les besoins, les améliorations souhaitées et les obstacles à l’expression de la reconnaissance.
Auditer les pratiques de reconnaissance
Autre bonne pratique à mettre en place : réaliser une cartographie des pratiques de reconnaissance existantes au sein de l’entreprise. L’objectif ? « Identifier, dire et faire connaître tout ce qui se fait déjà au sein de l’entreprise en matière de reconnaissance au travail », précise l’auteur. Une politique de télétravail, des jours de congé supplémentaires en fonction de l’ancienneté, un soutien financier pour la formation… Trop souvent, ces pratiques organisationnelles sont peu visibles ou considérées à tort comme des acquis ou un droit par le collaborateur.
Distinguer salaire et reconnaissance
Contrairement à de nombreuses idées reçues, un bon salaire ne suffit pas à se sentir reconnu au sein d’une entreprise. Selon une étude réalisée en 2015 par le Cabinet Empreinte Humaine auprès de 220 répondants, la rémunération arrive ainsi seulement en 8e position sur 10 choix de réponse comme source de reconnaissance et de motivation. « La rémunération est rarement une source de motivation, mais plutôt de satisfaction », conclut Jean-Pierre Brun. L’appréciation du travail accompli arrive ainsi en tête des facteurs de motivation.
Stéphanie Marpinard