Risques psycho-sociaux : l’entreprise responsable ou coupable ? Paroles d’experts
Le | Bien-être au travail
La crise du travail, une question de gouvernance
« Les Français ne rejettent pas la valeur travail, mais ils fuient l’entreprise. S’il existe une crise, elle est davantage caractérisée par l’insatisfaction et la méfiance entre dirigeants et salariés (…) La solution de ces problèmes n’est ni politique, ni législative, il s’agit désormais de reconstruire les relations humaines dans l’entreprise. » (Thomas Philippon, Economiste et enseignant à la Stern School of Business. “ Le capitalisme d’héritiers” in Metis-Correspondances européennes du travail / 2007)
Un management contre-productif
« Je crains que l’on n’exploite pas au mieux l’intelligence collective et les potentiels individuels (…) Les individus sont gérés comme des coûts (…) ; Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut motiver les gens, mais malheureusement cette question passe souvent au second plan. Le rythme est souvent infernal, et on finit par passer tout son temps à construire des budgets ou à faire du reporting. On est face à une sorte de dictature de l’immédiat. (Anne Dousset, consultante. “Management à contresens” Editions Eyrolles in La Dépêche. / ADP&O Anne Dousset People & Organization)
« Le stress doit être reconnu comme une maladie professionnelle à part entière ».
« La CFE-CGC le réclame, mais sans résultat jusqu’à présent. Néanmoins, on peut tenter d’en faire reconnaître l’origine professionnelle auprès du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Mais la démarche est lourde, rigide et aboutit à peu de résultats ». (Bernard Salengro Médecin. Secrétaire national responsable santé au travail à la CFE-CGC, fondateur de l’observatoire du stress. France 5.fr)
« Plutôt que de définir le stress comme maladie professionnelle, il faudrait que l’exposition à des facteurs de stress trop importants fasse l’objet de législations. La Commission européenne plaide en ce sens » (…) « Le stress est positif tant qu’il n’est pas trop intense et reste ponctuel. La phase de risque vient ensuite et concerne environ un tiers des salariés. Le stress devient alors néfaste. » (Patrick Légeron Psychiatre et directeur général du cabinet Stimulus, spécialisé dans la gestion du stress au travail in OPPBTP / Le Journal du Management)