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Absentéisme en entreprise : les arrêts longs restent à un niveau élevé (étude Diot-Siaci)

  • Le
  • Motivation & engagement

Le taux d’absentéisme au sein des entreprises françaises est de 4,84 % en 2024. La durée moyenne des arrêts est en constante augmentation, selon l’Observatoire 2025 de la performance sociale publié par Diot-Siaci.

Absentéisme : quelles sont les tendances 2025 ? - © D.R.
Absentéisme : quelles sont les tendances 2025 ? - © D.R.

L’évolution de l’absentéisme est un indicateur important pour les entreprises soucieuses de la productivité et du bien-être de leurs salariés.

Dans son Observatoire 2025 de la performance sociale dévoilé le 9 avril, Diot-Siaci, groupe de conseil et de courtage d’assurance et de réassurance en France et en Europe, a réalisé un focus sur le sujet.

Absentéisme : les principaux enseignements du rapport Diot-Siaci

  • Le taux d’absentéisme au sein des entreprises françaises est de 4,84 % en 2024 (vs 5,06 % en 2023).
  • La durée moyenne des arrêts est en augmentation depuis 2022. Elle se situe actuellement à 21,5 jours, la durée la plus élevée observée depuis la période Covid-19 (23,6 jours en 2021).
  • Les arrêts longs (de plus de 90 jours) restent à un niveau élevé et représentent toujours plus de la moitié de l’absentéisme avec un taux de 2,63 %.
    • Par comparaison, le taux d’absentéisme lié aux arrêts courts, ceux de moins de quatre jours, est de 0,16 %.

Absentéisme : tendances 2024 (extrait Baromètre social Diot-Siaci) - © D.R.
Absentéisme : tendances 2024 (extrait Baromètre social Diot-Siaci) - © D.R.

  • « Avec les hausses d’absentéisme constatées ces dernières années, l’engagement des salariés français a beaucoup été questionné. Ces statistiques nous poussent une fois de plus à un constat très nuancé concernant le rapport au travail.
  • Globalement les salariés qui arrivent en entreprise sont majoritairement investis, mais leur motivation est plus volatile, elle ne résiste pas notamment au manque de reconnaissance et au sentiment d’iniquité.
  • Au-delà des enjeux fondamentaux de prévention et de santé au travail, les salariés sont exigeants envers leur management et le sens donné à leur quotidien de travail”, commente Sabeiha Bouchakour, Directrice conseil QVCT prévention pour Diot-Siaci.

Les tendances

  • Il y a de fortes disparités en fonction des profils : les moins de 35 ans sont 3 fois plus concernés par l’absentéisme perlé (arrêts courts et fréquents) que les plus de 55 ans.
  • Après avoir atteint un taux record en 2023, l’absentéisme lié aux Accidents du travail - Maladies professionnelles (AT-MP) se maintient à un niveau élevé (0,78 %).
  • L’absentéisme des cadres augmente : 2,29 % en 2024 vs 2,26 % en 2023, contrairement à l’ensemble des autres statuts des salariés.
  • Le secteur du BTP et de la construction, souvent cité comme exemplaire en matière de prévention, a connu un rebond de l’absentéisme, tandis que le secteur de la santé, bien qu’en légère diminution, maintient des taux élevés.

Les premières causes d’absentéisme

  • En 2024, 54 % des salariés arrêtés ont indiqué avoir été absents à la suite d’une maladie ordinaire ou saisonnière (grippe, bronchites, gastro-entérites, etc.), vs 44 % en 2023 et 39 % en 2022.
  • La fatigue arrive en deuxième position des motifs les plus cités pour 37 % des salariés absents, et les jeunes sont particulièrement concernés : ce motif revient chez 48 % des salariés de moins de 25 ans.
  • Viennent ensuite les risques psychosociaux, et les troubles musculosquelettiques, affectant 20 % des salariés arrêtés.

Impact du télétravail

• 67 % des télétravailleurs déclarent que la possibilité de travailler à distance leur a permis d’éviter un arrêt de travail et 46 % l’ont même déjà fait à plusieurs reprises.

« Cela invite à une analyse nuancée des taux d’absences selon la catégorie socioprofessionnelle, quand on connaît les disparités en matière d’accès au télétravail », indique Sabeiha Bouchakour.

Perspectives d’avenir et actions des entreprises

  • « Les entreprises sont encouragées à renforcer leurs actions de prévention et de sensibilisation, notamment en matière de santé mentale.
  • Bien que des progrès aient été réalisés, 42 % des salariés ne connaissent toujours pas les dispositifs de santé et de prévention disponibles, soulignant un besoin d’amélioration de la communication interne », indique Sabeiha Bouchakour.

Méthode de l’étude

• Étude statistique menée sur un périmètre de plus d’un million de salariés en CDI ou en CDD de 2020 à 2023 ;

• Deux enquêtes conjointes avec l’institut de sondages Ipsos menées auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 salariés.

• Pour consulter l’étude intégrale : Observatoire 2025 de la performance sociale par Diot-Siaci