Christophe Bergeon, ZestMeUp : « Avec Supermood, nous touchons des DRH grands comptes »
Zest et Supermood fusionnent pour gagner en influence sur le marché des solutions d’évaluation de l’engagement collaborateur. Christophe Bergeon, CEO de ZestMeUp, précise les contours de ce rapprochement dans la HR Tech française.

Quand 2 plateformes françaises dédiées à l’écoute et à l’engagement collaborateur se rapprochent…ZestMeUp et Supermood ont annoncé leur fusion.
Le nouvelle ensemble dispose d’une base de 400 clients avec 1000 projets réalisés et des données sur 3 millions d’employés interrogés.
« Nous avions envisagé ce rapprochement avec Supermood lors du rachat de Bloomin début 2024. Puis nous en avons reparlé dans le courant de l’été 2024. Finalement, le closing est intervenu le 11 mars 2025. Depuis longtemps, je prône la consolidation du marché pour faire émerger un champion français de l’évaluation de l’engagement collaborateur et de la performance », déclare Christophe Bergeon, CEO de ZestMeUp, dans un entretien accordé à News Tank RH et RH Matin.
Quelles sont les étapes concrètes du rapprochement entre Zest et Supermood ?
Nous avons commencé à travailler ensemble depuis quelques semaines pour préparer ce rapprochement, accueillir les équipes, et mettre en place notre plan de migration technologique à partir de ce premier trimestre 2025.
- Nous nous concentrerons sur la marque commerciale Zest.
- Nous aboutirons à une plateforme sur le socle technologique de Zest qui mixe l’évaluation de l’engagement collaborateur et de la performance.
Cette période initiale est évidemment clé pour embarquer l’ensemble des clients, pour les rassurer, et leur montrer ce qu’ils vont y gagner. Nous avons prévenu nos bases clients respectives en avance de phase de ce rapprochement. La réception de l’annonce est plutôt positive : nous pourrons garder un maximum de clients à bord dans l’aventure pour proposer un produit encore plus performant.
En matière d’effectif, la nouvelle configuration comporte une cinquantaine de collaborateurs (20 issus de Supermood). En début d’année, un nouveau VP Sales nous a rejoints : Nicolas Pingnelain (ex-Taleo, Oracle, Workday et PeopleSpheres).
Supermood a-t-il une spécificité en matière de typologie client ?
- Historiquement, Supermood était davantage orientée CAC 40 et des références grands comptes comme Groupe BPCE (incluant Natixis), Fnac Darty, Truffaut et ancrée dans des domaines comme la banque et l’assurance. Avec Supermood, Zest touchera de plus en plus ce type de clients grands comptes.
- Zest disposent de clients « ETI + » avec des effectifs de 150 à 200 employés en moyenne. Mais nous pouvons aller jusqu’à 30 000 collaborateurs. Nous sommes davantage ancrés dans le retail, l’industrie et la santé. Nous travaillons notamment avec Celio (prêt-à-porter masculin), Vivalto Santé (hospitalisation), Orange (en particulier le réseau de distribution du groupe télécoms), CNAV (service public) ou Groupe Pomona (vente de gros dans l’alimentation).
- Nous cherchons aussi à toucher les populations de cols bleus (caissières, agents de logistique…) pour élargir la cible au sein des organisations.
- Nous gagnons aussi de plus en plus de clients sous l’angle People Review.
Comment percevez-vous l’appétence des DRH vis-à-vis de la pratique de l’évaluation de l’engagement collaborateur ?
Nous sommes toujours entre l’acculturation et le passage à l’échelle dans des groupes avec des branches qui avancent plus vite que d’autres alors que la fonction RH a besoin d’une vue globale. Mais les lignes sont en train de bouger au sein des organisations pour adopter des outils d’impact associés à de l’analyse sous IA.
Il reste parfois du travail de sensibilisation avec des groupes qui se contentent de manière traditionnelle de réaliser des baromètres sur l’engagement collaborateur tous les deux ou trois ans. Alors que ce levier devrait être plus systématique.
Avec l’IA embarquée sur notre plateforme, il est possible de disposer d’une compréhension rapide de la donnée, d’enclencher un plan rapide et de disposer de fonctionnalités IA (le fait de générer des synthèses pour l’entretien annuel par exemple).
Globalement, les conditions économiques n’ont pas été rassurantes en 2024 avec des projets au sein des organisations qui tardent à émerger.
Comment avancez-vous sur l’IA ?
En interne, nous disposons de trois squads :
- IA (5-6 personnes du pôle tech) pour répondre aux besoins transversaux,
- écoute,
- performance.
Nous voulons garder le contrôle des solutions IA développées par nos soins pour rassurer nos clients en matière de protection des données et de sécurité.
Les clients peuvent activer ou non l’IA sur notre plateforme. Une partie de notre travail consiste à expliquer que l’évaluation de l’engagement collaborateur est précieux pour gagner des points de marge en entreprise.
Qui sont vos principaux concurrents ?
Du côté des éditeurs internationaux, on peut citer Workday depuis son rachat du Danois Peakon, Culture Amp (d’origine australienne), Qualtrics, Oracle pour la partie HCM.
En France, nous sommes davantage en concurrence avec des cabinets conseil qui ont leurs propres outils d’évaluation sur l’engagement.
Une ambition de développement à l’international
• « Actuellement, nous accompagnons des clients français qui avancent à l’international (Belgique, Suisse…). Nous réalisons 10 % de notre chiffre d’affaires en dehors de la France. Nous voudrions arriver à 30 % à moyen terme.
• Le marché allemand nous intéresse compte tenu de la pénétration d’ETI sur ce marché. Nous pourrions avancer en Europe du Sud mais aussi en Afrique (Madagascar, Maroc…) », déclare Christophe Bergeon.
Concepts clés et définitions : #DRH ou directeur des ressources humaines