Covid’hiver-19 : Emmanuel Macron esquisse un dégel du confinement
Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement
Dans son allocution, le Président de la République a exposé un calendrier prudent de réouvertures des commerces. Pour les entreprises, le télétravail doit rester la priorité.
« Un cap, un calendrier et des perspectives »…jusqu’en janvier 2021. Emmanuel Macron a placé de nouveaux jalons pour un déconfinement progressif de l’activité économique en France dans son allocution présidentielle hier soir (mardi 24 novembre). Mais la fenêtre de visibilité face à la crise Covid-19 demeure limitée.
Le discours était davantage orienté vers le monde du commerce que vers celui des entreprises. Même si le mot d’ordre reste de vigueur : priorité au télétravail. Même si la réalité de l’organisation du travail entre présentiel et distanciel se révèle plus nuancée en fonction des sociétés.
Parallèlement, le patronat et les syndicats tentent toujours de dégager une voie consensuelle après deux jours de négociations pour définir un accord national interprofessionnel sur le télétravail.
Réouvertures des commerces : pas de précipitations
Le nouveau tempo fixé par l’Elysée se découpe en trois phases entre novembre 2020 et janvier 2021
A partir du 28 novembre, les commerces pourront rouvrir et les services à domicile reprendre dans le cadre d’un protocole sanitaire strict et avec des limites horaires (21 heures au maximum).
La vie culturelle va reprendre progressivement avec les librairies, les disquaires dans un premier temps puis les salles de cinéma, les théâtres et les musées à partir du 15 décembre (le signal pour la « fin du confinement »).
En revanche, les bars, les restaurants, les discothèques et les salles de sport devront encore patienter jusqu’au 20 janvier 2021 selon l’échéance fixée par le Président de la République.
Les saisonniers et les jeunes : des plans spécifiques
Pour les sports d’hiver et les vacances dans les stations de ski, ce sera compliqué aussi pour la saison 2020-2021. Une concertation est ouverte avec les élus locaux et les professionnels et des « décisions seront finalisées très prochainement », assure Emmanuel Macron.
« Les saisonniers, les extras qui n’ont plus d’engagements depuis des mois, les précaires qui travaillaient les années précédentes mais ne retrouvent plus d’emploi, les jeunes qui n’arrivent à trouver ni emploi étudiant, ni premier emploi trouveront une réponse exceptionnelle à leur situation ». Le gouvernement devrait proposer des réponses « dans les prochains jours ».
Alors que le Plan « 1 jeune 1 solution », lancé en juillet, devrait être « renforcé », selon le Président de la République. Comme son nom l’indique, il vise à proposer des pistes pour chaque jeune arrivant sur le marché du travail : aides à l’embauche, formations, accompagnements, aides financières aux jeunes en difficulté, etc. Le dispositif d’accompagnement est présenté sur une plateforme numérique dédiée.
Aides exceptionnelles : prolongement jusqu’en janvier 2021
Depuis le démarrage de la crise Covid-19 en mars, le Président de la République a rappelé dans son discours les dispositifs mis en place pour financer le manque à gagner côté travailleurs (chômage partiel, aides ponctuelles, prolongation des droits…) et côté entreprises (prêts garantis par l’Etat, annulations et reports de charge, fonds de solidarité désormais augmenté à 10 000 euros…).
« Dès les prochains jours, nous allons encore compléter ces aides », précise le Président de la République. « En plus des dispositifs déjà existants, les restaurants, les bars, les salles de sport, les discothèques, tous les établissements qui resteront fermés administrativement, se verront verser quelle que soit leur taille, 20 % de leur chiffre d’affaires de l’année 2019 si cette option est préférable pour eux aux 10 000 euros du fonds de solidarité. »
Le dispositif « d’aide exceptionnelle » sera échelonné jusqu’au 20 janvier 2021. A priori, à cette date, les restaurants et les bars pourront rouvrir si les conditions de sécurité sanitaire sont réunies.
Le « redressement de l’économie » en marche
Face à l’épreuve de cette double crise (sanitaire et économique), Emmanuel Macron fait appel à la « force de l’esprit français ».
« Nous devrons continuer à innover, à créer, à entreprendre (…) Nous aurons à redresser notre économie tout à la fois en investissant, en travaillant et en étant solidaires. »
Le plan global de relance de 100 milliards d’euros, dévoilé en septembre, intègre une forte dimension numérique. Il est censé « préparer l’avenir de l’économie en créant des emplois dans les secteurs nouveaux, en les développant ». Mais les soubresauts de la crise Covid-19 et le deuxième confinement compliquent son déploiement.
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« Tout faire pour éviter une troisième vague »
La menace Covid-19 reste prégnante. « Certes, nous avons freiné la circulation du virus. Mais il demeure très présent, en France comme dans tout l’hémisphère Nord, en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Russie, où il circule encore très fortement », évoque Emmanuel Macron.
La situation demeure préoccupante alors que nous venons de dépasser le seuil des 50 000 décès dus à l’épidémie. Il faudra encore « éviter nombre d’activités dans des lieux clos qui accélèrent la diffusion du virus et limiter au maximum les rassemblements », prévient le Président de la République.
Le Président de la République évoque une perspective qui n’est pas à écarter. « Nous devons tout faire pour éviter une troisième vague, tout faire pour éviter un troisième confinement », évoque le Président de la République.
Pour cela, il compte « réorganiser pour la rendre beaucoup plus efficace » la stratégie de prévention qui sera renforcée sous forme de quadriptyque :
• « tester » ;
• « alerter »,
• « protéger » ;
• « soigner ».
En attendant une stratégie de vaccination qui devrait émerger d’ici janvier 2021. Mais ce sera un autre épisode de la saga Covid-19. Vers la bataille finale ?