L’engagement : un sujet RH… qui divise les comités de direction !
Le | Motivation & engagement
Après avoir sondé les salariés, Oracle donne désormais la parole aux décideurs RH, au travers du second volet de son étude européenne Simply Talent, dédiée à l’engagement au travail. Une thématique purement RH - même si ce sont les managers qui en récoltent les honneurs - mais qui peine encore à convaincre les comités de direction, plus méfiants
Les décideurs RH agissent dans l’ombre
Les professionnels RH seraient-ils en manque de reconnaissance sur le sujet de l’engagement ? D’après l’étude Oracle Simply Talent, réalisée en juillet dernier auprès de 250 décideurs RH, ces derniers ne sont toujours pas perçus comme l’un des acteurs essentiels. En France, c’est la direction générale, citée par 42 % des sondés, qui a l’impact le plus fort sur le niveau d’engagement des équipes. Elle est suivie par les responsables opérationnels (28 %) et les RH (4 %). Un résultat qui n’est forcément alarmant, d’après Mélanie Hache-Barrois, HCM Strategy Director Europe du Sud chez Oracle. « C’est préférable que l’engagement soit porté par les managers, qui peuvent ainsi s’emparer du sujet pour créer des relations transparentes avec leurs équipes », estime-t-elle.
Les directions générales en quête de R.O.I.
Pour 80 % des employeurs français, l’engagement des collaborateurs revêt une dimension stratégique. En d’autres termes : quasiment tout le monde s’accorde sur le fait que s’en préoccuper conduit à une meilleure productivité. Tout le monde sauf les dirigeants des entreprises, qui ne sont pas des philanthropes. D’après l’étude, la valorisation de l’engagement auprès des directions générales constitue un défi pour les décideurs RH. Et pour cause : 36 % des sondés français disent qu’il est difficile de mesurer le R.O.I. de l’engagement sur l’activité de l’entreprise. « L’engagement tient du ressenti : c’est quelque chose d’intangible. Il est donc difficile pour les comités de direction d’accepter d’y consacrer du temps et des investissements », explique-t-elle.
Les outils de mesure digitaux ne sont pas une priorité
Les enquêtes de satisfaction ont toujours autant la côte ! En France, seule la moitié des décideurs RH utilisent des outils modernes, notamment des analyses avancées (c’est-à-dire croisées), pour mesurer l’impact de l’engagement des salariés sur le turnover, le présentéisme…. Une proportion qui est, certes, la meilleure d’Europe, mais qui pourrait ne pas évoluer rapidement. En effet, « seuls 18 % des sondés considèrent les technologies digitales et mobiles comme un facteur essentiel pour améliorer l’engagement », souligne Mélanie Hache-Barrois.Pour autant, les professionnels RH plébiscitent les initiatives que ces outils facilitent, notamment la souplesse des horaires de travail, considérée par une petite moitié des sondés comme un facteur favorisant l’engagement.
Aurélie Tachot