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La MAIF franchit le cap du télétravail généralisé

Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement

En accord avec les organisations syndicales représentatives, la MAIF a élargi les conditions d’accès au télétravail. La crise Covid-19 avec le confinement est passée par là.

L’accord télétravail décortiqué par Evelyne Llauro-Barrès, DRH Groupe MAIF - © Emmanuelle BRISSON/MAIF
L’accord télétravail décortiqué par Evelyne Llauro-Barrès, DRH Groupe MAIF - © Emmanuelle BRISSON/MAIF

C’est un bond effectué en accéléré. Groupe MAIF rend le télétravail plus flexible pour l’ensemble de ses 7550 salariés. Cela se traduit par la signature d’un avenant à l’accord OSER, signé en 2017, qui proposait « de nouvelles façons de travailler, au service de la satisfaction des sociétaires, de l’épanouissement des salariés, comme de la performance de l’entreprise »

« En élargissant la possibilité de travailler à distance, nous avons souhaité franchir une étape supplémentaire vers le management par la confiance », évoque Pascal Demurger, Directeur Général de Groupe MAIF.

Une conséquence post-confinement

Ce cap est franchi dans le respect du quadriptyque des valeurs de l’entreprise :

  • « Épanouissement des acteurs » ;
  • « Satisfaction des sociétaires » ;
  • « Performance globale » ;
  • « Impact environnemental. »

Cet avenant a été signé à l’unanimité des représentants syndicaux de la mutuelle d’assurance (CAT, CFDT,CFE-CGC, CGT, FO et UNSA).

« L’avenant a été négocié consécutivement à la crise Covid-19, basée sur une logique d’élargissement du télétravail et l’expérience grandeur nature et un peu forcé que l’on a vécue dans des conditions de confinement », déclare Évelyne Llauro Barrès, directrice des richesses humaines de Groupe MAIF, à notre partenaire média News Tank. « Néanmoins, un certain nombre de salariés se sont rendus compte que le télétravail était une modalité d’organisation positive à faire perdurer au-delà de la crise. » 

Le quota de télétravailleurs est supprimé

« L’accord OSER, dédié à l’organisation du temps de travail au sein du Groupe MAIF, arrive à échéance fin 2022. Nous aurions été probablement amenés à renégocier le volet télétravail à ce moment-là », déclare Évelyne Llauro Barrès.

Cela fait plus de trois ans que le télétravail a été déployé au sein de la MAIF. Mais le plafond avec le quota de 20 % de l’effectif en télétravail (soit 1200 personnes) était sur le point d’être atteint. Il fallait faire bouger les lignes par anticipation.

« La crise Covid-19 a montré que la bascule en “tout télétravail” était possible. Elle a accéléré le délai de mise en œuvre et elle a levé un certain nombre de barrières mentales sur la question du quota. Notre nouvel avenant s’affranchit de cette logique de quota, qui n’est plus vivable après la crise. »

« L’option de télétravail peut être réversible et ce n’est pas non plus un sujet de négociation. Le manager consolide l’ensemble des demandes et fournira une analyse de son point de vue par rapport à l’organisation collective du cadre de travail. »

Trois forfaits mensuels proposés aux télétravailleurs

Le système de télétravail avec des jours pré-identifiés dans la semaine disparaît au profit de trois forfaits mensuels « pour permettre une régulation plus simple et potentiellement repositionner les jours de télétravail non pris sur une autre semaine ».

  • 4 jours par mois ;
  • 8 jours par mois ;
  • 12 jours par mois.

« Avec la mise en œuvre à partir de septembre 2020, des discussions se tiendront pour récolter les souhaits des salariés à titre individuel et un travail collectif sera réalisé avec le manager pour réfléchir aux incidences d’organisation (rituels d’équipes, maintien présentiel indispensable, coopération entre équipes…). Chaque collectif managérial va définir le nouveau cadre d’organisation de travail. »

Trois critères d’éligibilité retenus

L’accord, valable jusqu’en décembre 2022, prévoit trois principaux critères d’éligibilité pour les candidats au télétravail :

  • Autonomie : « C’est un sujet important car nous recrutons beaucoup de jeunes dans nos centres d’appels et ils ne sont pas suffisamment autonomes dans les premiers mis d’activité », déclare Évelyne Llauro Barrès. La nécessité d’avoir une ancienneté de 2 ans dans le poste pour pouvoir télétravailler est supprimée.
  • Performance : « Le travailleur doit être en mesure de produire en même qualité et quantité à distance ou sur site. »
  • Conditions matérielles  : La MAIF fournit une indemnité de 2 euros nets par jour de télétravail, payée au salarié, « ce qui permet de contribuer partiellement au coût d’équipement pour travailler à distance », ajoute Évelyne Llauro Barrès.
    L’entreprise fournit l’équipement jugé nécessaire au télétravailleur :
    • PC portable,
    • écran déporté à domicile,
    • clavier,
    • souris,
    • casque,
    • softphone.

Pour la prise en main du matériel, un accompagnement est prévu pour chaque salarié.

Les agences MAIF dans la boucle du télétravail

Dans le cadre de cet accord de télétravail, une expérimentation pour un tiers des agences MAIF est lancé. Les salariés de certaines entités du « face à face » - c’est-à-dire une base d’environ un millier de collaborateurs de la MAIF en contact direct avec les sociétaires - peuvent désormais télétravailler. « Un tiers de nos agences vont expérimenter le télétravail dans une logique d’organisation de rendez-vous à distance avec des sociétaires sur des plages horaires identifiées. Le cadre horaire qui existe en agence est respecté. Nous n’avons pas élargi l’amplitude horaire », déclare Évelyne Llauro Barrès.