La REF 2023 : l’objectif du plein emploi au cœur de la rentrée de septembre 2023
Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement
Pour marquer les priorités de politique pour l’emploi, Emmanuel Macron, Élisabeth Borne, Bruno Le Maire et Olivier Dussopt se sont exprimés lors de l’événement de rentrée du Medef
« Le plein emploi, la plus importante bataille » (Emmanuel Macron)
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« C’est fort du bilan collectif [des six dernières années] que je dis que nous devons nous unir pour gagner des batailles qui sont devant nous. La première, la plus importante, est celle du plein emploi », a déclaré le président de la République Emmanuel Macron dans une vidéo enregistrée et diffusée en ouverture de la REF 2023, l’évènement annuel du Medef qui s’est déroulé entre le 28 et 29 août à l’hippodrome de Longchamp (Paris) ;
- Durant ces cinq dernières années, malgré les crises sociales, le Covid, la guerre revenue sur le sol européen, nous avons baissé de plus de deux points notre taux de chômage au niveau national. Dans certains bassins d’emploi, c’est encore plus. Nous l’avons baissé chez les seniors et chez les plus jeunes. Nous devons aller plus loin et gagner la bataille du plein emploi. Pour cela j’ai besoin de vous. Nous allons ensemble continuer les transformations :
- celle du lycée professionnel,
- celle du premier cycle universitaire,
- celle de France Travail,
- celle du taux d’activité tout au long de la vie (…).
- Avec le Gouvernement et la Première ministre, nous reviendrons sur chacun de ces sujets mais au fond, la trajectoire fiscalo-sociale que vous allez acter avec le Gouvernement qui sera dans les lois de finances et la LFSS doit, pour moi, procéder de cette bataille parce que notre pays a besoin de gagner la bataille du plein emploi et de la réindustrialisation. C’est clé pour revitaliser notre territoire, pour avoir une France plus forte, plus souveraine, plus indépendante en Europe et dans le monde, pour posséder les solutions technologiques et industrielles d’avenir et pour que nous puissions financer notre modèle social et notre unité (…).
- Ce qui fragilise la Nation, c’est 30 ans de désindustrialisation et d’incapacité à régler le chômage de masse. Nous sommes en train de mettre fin à cette fatalité française. On doit aller au bout de cela et j’ai besoin de vous. C’est la première des batailles. »
« Mieux former les demandeurs d’emploi » (Élisabeth Borne)
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« Comment sortir des trappes à bas salaire ? C’est un chantier crucial et prioritaire. Nous devons améliorer ce mode de fonctionnement pour inciter (et non pas décourager) les entreprises à augmenter les salaires. Les augmentations de salaire doivent se traduire par une augmentation du pouvoir d’achat des salariés », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne dans son intervention du 28 août.
- « S’agissant des excédents de l’Unédic, les dépenses d’assurance chômage baissent de 15 milliards d’euros par an. Et, réinvestir les excédents de l’Unédic est un bon investissement pour l’Unédic ; c’est contribuer à l’effort de la nation pour la formation des demandeurs d’emploi et de mieux accompagner ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi. C’est le sens de la lettre de cadrage adressée aux partenaires sociaux (…).
- Mieux former les demandeurs d’emploi aujourd’hui, ce sera des dépenses d’assurance chômage en moins demain. Ceci permettra de répondre aux difficultés de recrutement. En effet, si on veut répondre aux besoins de recrutement des entreprises, nous devons adapter notre appareil de formation initiale. C’est comme cela que nous éviterons des emplois non pourvus. »
« Nous n’arriverons pas naturellement au plein emploi » (Bruno Le Maire)
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« Nous avons depuis 6 ans fait baisser de 9 à 7 % le taux de chômage en France. L’objectif est désormais de passer à 5 %. Le plus dur reste donc à faire et j’invite les entrepreneurs à se mobiliser, à trouver les solutions pour que nous retrouvions le plein emploi après plus d’un demi-siècle de chômage de masse », déclare Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
- « Nous faisons face aujourd’hui, concomitamment au ralentissement de la croissance, à un léger fléchissement sur le marché du travail, et je dis avec sincérité : nous n’arriverons pas naturellement au plein emploi.
- Cela demande des décisions politiques aussi courageuses que celles qui ont été prises sur les retraites, l’assurance chômage et la valorisation du travail.
- Cela demande que les entrepreneurs, quand ils le peuvent, augmentent les salaires pour rendre le travail plus attractif.
- Cela demande enfin plus de formation et de qualification (…).
- Mais je suis aussi persuadé que le maintien d’un niveau de croissance élevé reste une condition absolument nécessaire à l’atteinte de notre objectif de plein emploi. Plus de croissance, c’est plus d’activité et donc plus d’opportunités de travail pour nos concitoyens. »
« Nous voulons que le taux d’emploi des seniors augmente » (Olivier Dussopt)
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« Nous travaillons actuellement sur un projet de document(s) d’orientation sur les négociations paritaires à venir autour du travail. Notre souhait est d’ouvrir 3 discussions :
- le CET universel (CETU) ;
- les carrières et des parcours professionnels ;
- l’emploi des seniors », a déclaré Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion.
- « Ces négociations passeront par un ou plusieurs documents d’orientation qui seront transmis aux partenaires sociaux après une période de concertation avec ces derniers. L’envoi devrait se faire dans les semaines à venir. Les partenaires sociaux auront après cet envoi quatre mois pour négocier et parvenir à des ANI (…).
- Concernant l’emploi des seniors, nous voulons que leur taux d’emploi augmente et que les outils de leur maintien dans l’emploi soient mobilisés.
- Nous avons déjà activé certains leviers fiscaux, notamment l’harmonisation des taux de cotisation et de fiscalité entre les indemnités de départ à la retraite et les ruptures conventionnelles avant l’âge légal de départ.
- J’ajoute que la lettre de cadrage sur la négociation assurance chômage prévoit la mobilisation des outils de l’Unédic pour accompagner le retour à l’activité des demandeurs d’emploi seniors. »
« N’enrayons pas la nécessaire remise à niveau de notre tissu productif » (Patrick Martin, Medef)
« • Nous avons besoin de cohérence, c’est-à-dire d’un cap stable, mais aussi d’un rapport de confiance entre l’État et la société civile, les partenaires sociaux et le Parlement. Nos entreprises ont contribué ces dernières années non au creusement des déficits et des dettes, mais bien à un surcroît de recettes. Dans ce contexte, un nouvel étalement de la suppression de la CVAE serait un très mauvais signal », déclare le président du Medef, Patrick Martin, le 28 août en ouverture de la REF 2023.
• « Nos entreprises, notamment industrielles, ont un besoin impérieux de cette suppression immédiate au moment où la concurrence internationale s’amplifie et où nos investissements doivent s’intensifier. Cette suppression annoncée pour 2024 a été intégrée dans nos business plans en termes de décisions d’investissement et d’embauches. Elle doit intervenir en temps et en heure (…).
• De même, mettre à la charge de nos entreprises certains arrêts maladie dont elles ne sont essentiellement pas responsables, revenir sur des allègements de charges, imaginer déstabiliser davantage les dispositifs d’incitation à l’investissement locatif, seraient autant d’hypothèques sur notre croissance et notre compétitivité. »
Synthèse d’articles diffusés sur News Tank RH entre le 28 et le 29 août 2023. Pour découvrir la couverture intégrale de la REF 2023 par l’équipe News Tank RH, accédez à l’offre Découverte.