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Mobilité professionnelle : pourquoi les actifs français hésitent

Le | Motivation & engagement

Selon une récente étude Indeed-OpinionWay, 35 % des actifs considèrent la proximité géographique comme un critère prioritaire dans leur recherche d’un nouvel emploi.

Mobilité professionnelle : pourquoi les actifs français hésitent (étude Indeed) - © D.R.
Mobilité professionnelle : pourquoi les actifs français hésitent (étude Indeed) - © D.R.

Quels freins surgissent dans la mobilité professionnelle en lien avec la situation géographique ? Au nom d'Indeed (moteur de recherche d’emplois), l’institut d'études OpinionWay a réalisé un récent sondage pour souligner les points de crispation à ce sujet.

Voici les principaux enseignements :

  • 35 % des actifs considèrent la proximité géographique comme un critère prioritaire dans leur recherche d’un nouvel emploi ;
  • Les Franciliens se montrent plus souples en matière de mobilité, plus habitués à réaliser de longs trajets entre leur logement et leur lieu de travail ;
  • 83 % des actifs estiment qu’ils pourraient renoncer à un poste qui les intéresse dans une autre région en raison des difficultés d’accès à un nouveau logement ;
  • 84 % pensent qu’ils ne pourraient pas déménager pour raison professionnelle sans soutien financier de la part de leur (futur) employeur ;
  • 56 % se montrent d’emblée réticents à l’idée de quitter leur région.

« Les profils les plus rebutés par la mobilité, que ce soit avant de démarrer leur nouvel emploi (déménagement) ou dans le cadre de leurs missions (déplacements professionnels), sont les actifs ayant entre 35 et 49 ans. Cela peut s’expliquer par la quantité accrue de contraintes caractérisant cette tranche d’âge : familiales, financières, etc. Les femmes sont, quant à elles, nettement plus freinées que les hommes à l’idée de réaliser des déplacements professionnels », indique l'étude Indeed - OpinionWay.

Mobilité internationale : ça coince

Selon l'étude :

  • 26 % seraient motivés si un recruteur leur proposait un poste impliquant un déménagement dans une autre région ou dans un autre pays ;
  • 1 professionnel sur 3 trouverait motivant de réaliser des déplacements fréquents dans le cadre de son travail, que ce soit à l’international (32 %) ou en France (34 %) ; En revanche, 49 % des personnes sondées verraient ces déplacements fréquents comme un frein ;
  • 58 % auraient du mal à accepter un poste à l’étranger (44 % ne l’envisagent pas).
  • Entre 15 et 17 % des personnes interrogées, selon les questions, se montrent en revanche indifférent à ces aspects.

Temps de trajet domicile - travail  : des écarts non négligeables entre l'Île-de-France et la province

• Le temps de trajet moyen « en région » avoisine les 25 minutes, contre 43 minutes en Île-de-France.

• 53 % des actifs français estiment que leur temps de trajet actuel est idéal, mais 46 % le trouvent trop long (dont 13 % qui le jugent beaucoup trop long, statistique qui atteint 22 % chez les Franciliens).

« 40 % des Franciliens trouvent leur temps de trajet idéal, ce qui montre qu’ils sont plus habitués à des temps de transport nettement plus longs. Le temps de déplacement idéal moyen pour ces travailleurs est d’ailleurs de 26 minutes, alors qu’il varie entre 16 et 19 minutes dans les autres zones de métropole », selon Indeed.

Changement de logement : un paramètre qui compte

Les travailleurs français craignent de devoir déménager et de se confronter au marché immobilier :

  • 80 % des répondants estiment qu’il est difficile de changer de logement en France actuellement (pour la zone Sud-Ouest, le taux monte à 90 %) ;

  • 66 % trouvent compliqué de concilier son lieu de vie avec son lieu de travail. 57 % jugent d’ailleurs que la politique mise en place actuellement ne va pas permettre de remédier à cette situation.

  • 84 % pensent même qu’ils ne pourraient pas déménager pour raison professionnelle sans soutien financier de la part de leur (futur) employeur ;

  • 83 % des actifs estiment qu’ils pourraient renoncer à un poste qui les intéresse dans une autre région à cause des difficultés d’accès à un nouveau logement. 80 % des actifs disent donc chercher avant tout la stabilité et à rester dans la même entreprise si possible ;

  • 62 % priorisent leur habitat et font des concessions sur leur travail, quand 34 % recherchent d’abord un emploi qui les satisfasse, au détriment parfois de leur cadre de vie.

Méthode de l’étude

• enquête menée par OpinionWay pour le compte d’Indeed réalisée entre le 07/05 et le 09/05/2024;
• panel de 1165 personnes représentatives de la population active française âgée de 18 ans et plus, dont 230 travailleurs indépendants (auto-entrepreneurs, professions libérales…).