Plein emploi : Emmanuel Macron esquisse « un acte II de la réforme du marché du travail »

Entre remaniement et « réarmement », il n’y a qu’un pas. La conférence de presse d’Emmanuel Macron, organisée hier soir (16 janvier 2024) à l’Elysée, avait vocation à donner une nouvelle impulsion au quinquennat après la nomination d’un nouveau gouvernement avec Gabriel Attal comme Premier ministre. 

Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a dû suivre avec attention les mesures portant sur le marché de l’emploi pour s’orienter vers le plein emploi et celles ayant des implications dans la gestion RH dans les organisations. 

Voici les principales orientations esquissées par le Président de la République dans les domaines du marché du travail et de l’emploi et repérées par notre partenaire média News Tank RH.

Autant de nouvelles pistes de réformes qui devraient attirer l’attention des DRH et alimenter la prochaine déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre prévue le 30 janvier prochain.

Un acte II de la réforme du marché du travail

« Le Gouvernement incitera à la création et à la reprise d’un emploi avec un acte II de la réforme du marché du travail qui, au printemps prochain, proposera des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées et un meilleur accompagnement de nos chômeurs, ceci pour atteindre le plein-emploi », a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse organisée le 16/01/2024 à l’Elysée.

L’objectif du plein emploi est fixé à l’horizon 2027. Il correspond à un taux de chômage de 5 % (contre 7,4 % en l’état actuel).

Un acte II d’une loi pour la croissance, l’activité et les opportunités économiques

• « Nous mettrons fin aux normes inutiles. Il y a encore trop de complexités qui découragent nos entrepreneurs, industriels, commerçants, agriculteurs. Ces complexités protègent bien souvent des rentes, des statuts, des situations établies, ce que nous ne nous pouvons plus nous permettre.
• C’est pourquoi je souhaite supprimer des normes, réduire des délais, faciliter encore les embauches, augmenter tous les seuils de déclenchement d’obligations.
• Je demande ainsi au Gouvernement de porter un acte II d’une loi pour la croissance, l’activité et les opportunités économiques, afin de libérer encore plus ceux qui font, qui innovent, qui osent, qui travaillent. »

Des mesures pour « mieux gagner sa vie par le travail »

• « L’effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus. Nous avons fait déjà beaucoup pour que le travail paie mieux que l’inactivité et sommes le pays d’Europe où le pouvoir d’achat des travailleurs a le plus progressé ces 5 dernières années malgré l’inflation.
• Un travailleur à temps plein rémunéré au Smic a gagné ainsi 9 % de pouvoir d’achat depuis 2017. Ce n’est pas suffisant tant le nombre de personnes dans l’angle mort des politiques publiques, ceux qui gagnent trop pour être aidés mais pas assez pour bien vivre, reste élevé.
• Je souhaite donc que le Gouvernement mène un travail ardent pour que l’on gagne mieux sa vie par le travail, avec l’adaptation de nos dispositifs fiscaux et sociaux, mais aussi par l’incitation à la négociation salariale dans les branches professionnelles. Il en va de même pour nos fonctionnaires pour lesquels le principal critère d’avancement et de rémunération devra être le mérite. » 

Un congé parental réformé

• « Notre France sera plus forte par la relance de sa natalité. Nous étions jusqu’à récemment un pays dont c’était la force et la singularité en Europe, ce qui est moins vrai depuis quelques années. Il y a derrière des angoisses liées à l’évolution de la société, mais nous pouvons agir pour changer les choses.
• Je crois ainsi qu’après l’allongement du congé paternité, la mise en place d’un nouveau congé de naissance sera un élément utile dans une stratégie de renforcement de notre natalité. Ce congé de naissance, qui remplacera le congé parental actuel, sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant 6 mois s’ils le souhaitent. » 

Indépendance stratégique

• « L’indépendance stratégique, nous l’atteindrons parce que plus de Français travailleront. C’est d’ailleurs le sens de nombreuses réformes, parfois impopulaires, menées en 2023.
• Notre pays manque encore aujourd’hui de travailleurs dans les fermes, dans les restaurants, chez nos artisans, dans les métiers de l’aide à la personne. Et nous risquons aussi de manquer de travailleurs dans les métiers que nous sommes en train de créer, du nucléaire jusqu’au numérique.
• Pour mettre fin à cette anomalie, nous devons former davantage selon les besoins de la Nation. Nous avons commencé ce travail avec les réformes de nos lycées professionnels et de nos universités. Nous l’accélérerons cette année et jusqu’à la rentrée prochaine. »

Adaptation d’un article de News Tank RH publié le 16 janvier 2024. Accédez à l’offre Découverte.