Skello : « La planification complexe s’est élargie dans les secteurs d’activité »
Par Olivier Morin, Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement
La plateforme Skello d’organisation du travail des employés a étendu sa portée sectorielle et ses profils d’utilisateurs pendant le confinement : DRH, DSI, manager et salarié.
(Update 15/07/2020) Comment mieux organiser l’activité des salariés ? C’est une question à laquelle les entreprises devront s’atteler avec le déconfinement. De nouvelles problématiques vont s’accentuer à la rentrée, notamment :
- comment assurer le retour des collaborateurs sur leurs lieux de travail ?
- comment prendre en compte leur volonté de poursuivre le télétravail en temps partiel ?
Skello, qui se présente comme une plateforme d’organisation du travail des employés accessible dans le cloud (mode SaaS), veut aider les entreprises à gérer les plannings de leur personnel sur fond de crise Covid-19 :
- heures d’arrivée ;
- congés ;
- temps de pause ;
- heures supplémentaires ;
- absences ;
- rotation des équipes
Ce qui n’est pas sans rappeler le positionnement de l’américain Salesforce.com avec sa plateforme Work.com qui vient d’arriver en France.
4500 organisations clientes de Skello
L’activité a été lancée fin 2016 par un trio d’entrepreneurs :
- Quitterie Mathelin-Moreaux ;
- Emmanuelle Fauchier-Magnan ;
- Samy Amar.
En octobre 2018, la start-up parisienne a levé 6 millions d’euros auprès des fonds Aglaé Ventures et Xange et de business angels comme Jean-Baptiste Rudelle (fondateur de Criteo, spécialisée dans la publicité numérique) et Thomas Landais (cofondateur de Doctolib dans l’e-santé).
Skello permet de :
- gérer les plannings ;
- communiquer en temps réel avec les équipes ;
- traiter automatiquement la paie (l’outil est interfacé avec 15 logiciels de paie dont ceux de Cegid et Sage) ;
- piloter l’activité sur plusieurs points de vente.
La plateforme, dont l’accès est facturée par abonnement mensuel, a été adoptée par 4500 organisations pour le compte de 60 000 employés.
« Nous sommes de plus en plus sollicités par des grands groupes, ce qui nécessite d’adapter l’outil à leur fonctionnement (Hanagroup, Intermarché, Biocoop ou encore des indépendants franchisés Levis, Adidas ou encore Yves Rocher) », évoque Quitterie Mathelin-Moreaux, qui occupe les fonctions de CEO dans l’équipe fondatrice, dans une interview accordée à notre média partenaire News Tank RH.
Les profils des utilisateurs sont divers : les DRH, les DSI, mais aussi les managers et les salariés eux-mêmes dans un sens plus large pour la gestion des plannings.
Les perspectives de Skello élargies avec la crise Covid-19
« La crise n’a pas réellement constitué un accélérateur pour notre business mais elle représente davantage un bouleversement des modes de travail dans des secteurs précis. Il y a eu une émergence de la planification ‘complexe’, notre spécialité et l’apanage de secteurs comme l’hôtellerie-restauration, qui représente notre cœur de cible historique. Mais cette problématique s’est étendue à d’autres secteurs », évoque Quitterie Mathelin-Moreaux.
« Des organisations du secteur de la santé, des services ou de la grande distribution ont développé ce besoin pendant la crise. Ainsi, nous avons élargi notre cible. Il s’agissait d’une de nos ambitions à moyen terme, mais la situation a conduit à transformer plus vite les perspectives de Skello. »
Il faudra tenir le coup avec l’élargissement des secteurs et des profils. « Pour la phase de déconfinement et de reprise d’activité, notre priorité concerne l’accompagnement de nos clients historiques du secteur hôtellerie-restauration pour qu’ils réutilisent l’outil, qui a beaucoup évolué pendant la crise (…). Pour les nouveaux clients, il s’agit d’un accompagnement global en disposant d’un outil essentiel pour organiser les équipes lorsqu’il y a de fortes rotations », précise notre interlocutrice.
Exploitation des données : une orientation très américaine
L’application Skello est hébergée chez Heroku, une branche du groupe Salesforce localisée aux Etats-Unis, tandis que les données personnelles des utilisateurs sont gérées par Amazon Web Services (également localisé aux USA). La start-up française assure que ce dispositif d’exploitation des données est conforme aux « exigences françaises de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) en matière de transfert de données vers des entreprises établies aux Etats-Unis ».
(Crédit photo : Alice Martin)