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Swile : « Nous sommes le premier acteur à unifier les avantages salariaux »

Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement

Swile (ex-Lunchr) lève 70 millions d’euros pour lancer une carte multitres (restaurants, cadeaux, mobilité) qui concentre les avantages salariaux et une offre d’engagement des collaborateurs.

Avec Swile, Loïc Soubeyrand veut bousculer le marché des avantages salariaux. - © D.R.
Avec Swile, Loïc Soubeyrand veut bousculer le marché des avantages salariaux. - © D.R.

Emetteur de titres restaurants, Swile a levé 70 millions d’euros auprès d’Index Ventures, Idinvest et Bpifrance. La start-up, fondée par Loïc Soubeyrand sous le nom de Lunchr, poursuit donc sa route.

Depuis sa genèse en 2016, Swile a obtenu un financement cumulé de 124,5 millions d’euros en quatre tours de tables en y associant également Kima Ventures et Daphni.

Elle étend ses ambitions sur le large marché des avantages accordés aux salariés par les entreprises, tout en se frottant à des groupes influents sur ce marché comme Edenred (Ticket Restaurant), Sodexo (Pass Restaurant), Natixis (Chèque de Table) et UP (Updéjeuner/ Chèque Déjeuner).

Swile revendique le statut d’émetteur multititres

Le premier développement porte sur une carte qui devient intelligente, capable de supporter tous les avantages apportés aux salariés :

  • titres restaurants ;
  • titres cadeaux qui seront officiellement lancés à partir de septembre ;
  • titres mobilité, qui devraient sortir dans le courant du quatrième trimestre 2020. 

« Nous n’avons pas de statut d’agrégateur. Nous sommes systématiquement positionnés comme émetteur de titres. Nous avons tout regroupé sur une seule et unique carte, contrairement aux autres acteurs du marché », explique Loïc Soubeyrand.

« Nous ne sommes pas en train de monter un écosystème de partenaires. Tous les titres seront estampillés Swile. Nous disposerons peut-être un jour également de titres vacances Swile. »

Sur le marché des titres restaurants que nous avons investi en premier, l’ex-Lunchr, qui a adopté la dénomination Swile (contraction de « Smile at Work ») à partir de mars 2020, a bien démarré en partant de zéro.

8000 entreprises représentant 210 000 employés ont adopté son offre. Sa percée correspond à une prise de part de 7 % du marché des titres restaurants dématérialisés captés en deux ans et demi, selon l’évaluation de la start-up. 

L’engagement, une autre manière de toucher les entreprises

La deuxième offre technologique se concentre sur l’engagement des collaborateurs en entreprise. Elle permet de créer de la cohésion et d’améliorer la vie en équipe et de mesurer le degré d’investissement de chacun d’entre eux. 

L’objectif est d’accompagner les collaborateurs du matin au soir et célébrer des moments de vie entre eux (anniversaires professionnels ou afterworks par exemple). Tout en simplifiant l’organisation commune de ces événements et en disposant de fonctions pratiques comme :

  • des cagnottes pour des cadeaux groupés ;
  • des partage d’additions ;
  • des remboursements instantanés. 

« Nous voulons en faire la super app des employés. Ce produit est actuellement en test chez nous, avec plusieurs de personnes dans la boucle. Il sera lancé officiellement à la rentrée, qui marquera le vrai retour des collaborateurs en entreprise », déclare Loïc Soubeyrand. 

Un double modèle éprouvé

Le modèle est classique, simple et limpide, selon qui se découpe en deux volets :

  • Pour bénéficier des avantages accordés aux salariés, une partie est facturée par mois et par employé du côté des entreprises ;
  • Du côté des marchands affiliés au programme, un système de commissionnement par dépense effectuée a été mis en place.

« Par défaut, notre carte fonctionne partout. Ce n’est qu’a posteriori que nous contractualisons avec les marchands. Nous voulons être certains que nous représentons un apporteur d’affaires significatif », déclare Loïc Soubeyrand. 

Avec le deuxième pilier dédié à l’engagement des collaborateurs, une offre gratuite sera proposée. Elle sera prolongée par une déclinaison payante à quatre euros par mois et par employés qui débloque des fonctionnalités supplémentaires. 

Une volonté de renforcer les pôles commerciaux et technologiques

Avec ce binôme d’offres, Swile veut attirer les DRH d’un côté et les CSE de l’autre pour les volets des avantages salariaux. Sa vocation est de toucher toutes les entreprises de toutes tailles en France, qu’elles disposent de CSE ou non. La start-up est passée en mode hyper-croissance.

« Nous voulons stabiliser le marché français en priorité et calibrer nos forces pour devenir un leader », évoque Loïc Soubeyrand.

« En termes d’effectif, nous allons passer de 250 à 300 collaborateurs d’ici fin 2020. D’un point de vue commercial, nous sommes déjà bien armés : nous disposons de 120 personnes pour la téléprospection et sur le terrain pour toucher les TPE et les grands groupes. La taille de l’équipe technique pour l’innovation va doubler et passer de 50 à 100 développeurs. Un tiers de l’équipe est basé à Paris, un tiers à Montpellier et le dernier tiers collabore en mode télétravail », explique l’entrepreneur qui s’était déjà fait remarquer en qualité de cofondateur de la pépite Teads sur le marché de la publicité vidéo en ligne. 

Swile met le cap sur le Brésil

En l’état actuel, Swile modère ses ambitions à l’international.  « Nous allons nous installer au Brésil car c’est le premier marché mondial des titres restaurants », évoque Loïc Soubeyrand. Une filiale a été créée à Sao Paulo. « Le bureau sera ouvert dans quelques mois mais nous avons déjà deux personnes sur place pour le moment. Nous essayons d’être pragmatiques en attendant de voir les perspectives pour 2021, qui devraient permettre de développer les activités sur d’autres marchés. »