Chez Job Link, les candidats bavardent avec un robot
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L’innovation n’est pas l’apanage des géants de l’emploi ! La preuve avec Job Link. Le cabinet spécialisé dans le travail temporaire, qui dispose d’un pipe de 100 000 candidats, vient de développer un chatbot au sein de son application Facebook Messenger
L’occasion de donner davantage de visibilité à ses offres d’emploi tout en se rapprochant de ses intérimaires.
WhatsApp, WeChat, Facebook Messenger… Les messageries instantanées sont le nouveau terrain de jeu des acteurs de l’emploi. Plébiscitées par 4 milliards d’utilisateurs dans le monde, ces applications de discussion constituent un formidable réservoir d’audience pour les marques souhaitant s’y investir. Avec ses 900 millions de membres, Facebook Messenger mène la course tambour battant. Une tendance qui a encouragé Françoise Thuel, dirigeante de Job Link, à s’inscrire dans l’ère du social media. « Début 2016, nous avons souhaité développer un positionnement multiplateforme en accentuant notre présence sur Viadeo, LinkedIn, Twitter mais aussi Facebook, qui nous permet de créer un lien de proximité avec nos candidats et intérimaires », raconte celle qui dirige 30 collaborateurs, répartis dans 8 cabinets de recrutement, entre l’axe Lille-Marseille. Une stratégie qui vient aujourd’hui de franchir un cap, avec le lancement d’un chatbot sur Facebook Messenger.
Des offres d’emploi géolocalisées
Créé par Kick My Bot, le robot conversationnel de Job Link entend apporter une réponse aux candidats cherchant à consulter, via Facebook Messenger, les offres d’emploi du cabinet d’intérim, majoritairement tournées vers la relation client. Plusieurs types de recherches sont possibles : par mots-clés, métier ou localisation. « Le bot est par exemple capable de pousser des opportunités d’emploi en fonction de la situation géographique du candidat. Si ce dernier cherche à Marseille, seules les offres de ce bassin d’emploi lui seront proposées, de la plus proche à la plus lointaine dans un rayon de 50 à 100 kilomètres », explique Françoise Thuel. Une recherche guidée permet au candidat d’entrer davantage de critères : fonction, secteur d’activité, localisation, type de contrats… Lorsqu’il a repéré un poste susceptible de l’intéresser, le candidat peut, au choix, l’enregistrer dans ses favoris, accéder à la description du job ou demander davantage de détails (sur le profil, le degré d’expérience, la rémunération…). Il lui également possible de postuler, soit depuis le site web de Job Link sur lequel il est redirigé, soit en restant au sein de Messenger, simplement en prenant son CV en photo. Comme Siri, l’assistant vocal d’Apple, le chatbot est enfin capable de pousser du contenu trouvé dans Google lorsque le candidat l’interroge sur la construction d’un CV, l’e-réputation… Bref, « tout est enclenché pour que le candidat soit fidélisé », résume la dirigeante.
Véhiculer une image innovante
Si Job Link a succombé à la mode des chatbots, c’est aussi pour se différencier sur son marché. « Pour trouver notre place aux côtés des géants de l’intérim, il était nécessaire d’investir dans les nouvelles technologies. Aujourd’hui, nous nous appuyons sur easyRecrue pour les entretiens vidéos et Central Test pour l’évaluation. Le chatbot, qui a nécessité l’investissement de quelques milliers d’euros, s’inscrit dans cette démarche d’innovation », estime Françoise Thuel. En attendant de refondre son site web, qui n’est donc plus le seul support préféré des candidats, le cabinet compte booster sa page Facebook, suivie par 200 abonnés, et améliorer son bot. A noter que si ces robots conversationnels font couler beaucoup d’encre, peu d’acteurs s’y positionnent. Début février, une étude de Botnation a révélé que seules 5 % des entreprises (tous secteurs confondus) disposaient actuellement d’un chatbot. Un pourcentage qui devrait exploser selon Oracle, qui prévoit que 75 % des marques s’appuieront sur eux pour gérer l’expérience client ces 4 prochaines années.
Aurélie Tachot