Recrutement de talents tech hors de France : les entreprises restent frileuses
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Selon une enquête Settlesweet pour la rentrée, 63 % des entreprises ne prévoient pas l’embauche de « talents tech internationaux ». Pourquoi cette frilosité qui dépasse l’impact de la crise Covid-19 ?
La pandémie Covid-19 va-t-elle favoriser le retour des talents tech français installés à l’étranger voire attirer de nouveaux professionnels internationaux ?
En cette rentrée, Settlesweet, du nom d’une start-up française qui a vocation à faciliter la recherche de logement et l’installation des salariés en mobilité géographique, s’intéresse à ce sujet à travers une étude, tout en surfant sur l’actualité.
En juin, le président des Etats-Unis Donald Trump a décidé de geler les cartes vertes (« green cards ») et une série de visas de travail jusqu’en 2021, en guise de réponse à la situation de crise sanitaire et économique.
« La French Tech a un coup à jouer. Le nombre de salariés étrangers hors UE qui viennent s’installer en France a quasiment triplé en trois ans, notamment grâce à la mise en place du French Tech Visa. La rentrée peut être l’occasion d’accélérer l’attrait de la France auprès des cerveaux internationaux », déclare Guillaume Seiler, CEO et cofondateur de Settlesweet.
La conjoncture refroidit les ardeurs de recrutements. 63 % des entreprises déclarent qu’elles ne prévoient pas d’embaucher des personnes qualifiées de « talents tech internationaux » pour la rentrée 2020, selon l’enquête.
Une faible impulsion pour 2020, Covid-19 ou non
Globalement, l’année 2020, coupée dans l’élan par la crise Covid-19, est marquée par un effort timoré.
- 56 % des entreprises n’effectueront aucun recrutement cette année de talents tech internationaux ;
- 28 % prévoient d’embaucher entre 1 et 5 personnes venues s’installer en France ;
- 6 % déclarent s’engager dans une tranche de 6 à 10 recrutements dans ce sens.
Trois principales raisons sont évoquées pour expliquer cette frilosité :
- 68 % éprouvent trop de difficultés pour les attirer en France ;
- 61 % ne prévoient plus aucun recrutement cette année ;
- 57 % sont freinés par les démarches administratives. Pourtant, à l’origine, le French Tech Visa est censé faciliter les démarches des prétendants.
Plus globalement, que ce soit dans une contexte difficile comme celui que nous traversons avec la Covid-19, 78 % des entreprises françaises déclarent avoir des difficultés pour recruter des talents tech internationaux en France.
Profils recherchés : des superviseurs de projets en priorité
Pour les 37 % des sociétés qui ont prévu de recruter des tech talents cette année, trois fonctions sortent du lot :
- 56 % recherchent des postes de management de projets ;
- 47 % des postes dédiés à la maintenance ;
- 44 % des développeurs.
Raisons du recrutement hors de France : compétences « first »
Arguments | Réponses ( %) |
Rareté des talents en France | 67 |
Coût du travail | 55 |
Internationalisation de l’entreprise | 42 |
Politique de la diversité au travail | 12 |
Autre | 9 |
La pénurie de compétences recherchées remontent en haut des raisons mises en avant par les répondants. 67 % ont recours à un recrutement à l’international pour combler le vide.
Le coût du travail est également un facteur déterminant pour 55 % d’entre eux.
Pour 42 % des entreprises, ce mouvement s’inscrit aussi dans une volonté de développer leurs activités à l’international.
Attirer les talents : le télétravail comme argument fort
A travers les résultats de l’étude Settlesweet, la tendance à mettre en avant le télétravail est majoritaire. L’effet de la crise Covid-19 avec le passage au confinement a servi de déclic à de nombreuses entreprises pour élargir cette pratique.
La qualité de vie au travail et la mise en exergue des atouts de la France (diversité de l’environnement, importance de la culture…) sont également des arguments qui permettent d’attirer les talents tech.
Méthodologie
Enquête déclarative en ligne auprès de 2167 professionnels et dirigeants en France, réalisée sur le panel propriétaire BuzzPress France durant la période du 23 juillet au 20 août 2020.
Nombre de salariés des entreprises interrogées :
• moins de 10 personnes : 27 %.
• entre 10 et 50 personnes : 26 % ;
• entre 50 et 100 personnes : 15 % ;
• entre 100 et 500 personnes : 16 % ;
• entre 500 et 1000 personnes : 5 % ;
• entre 1000 et 5000 personnes : 7 % ;
• plus de 5000 personnes : 4 %.