Tribune - Slack, coup de jeune sur la communication interne, par Isabelle Vrilliard
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Avec sa croissance fulgurante et une valorisation à 2,8 mds de $, Slack arrive en Europe et promet de nous guider dans une nouvelle ère de la communication au travail. “Relâchez” vos ceintures. Slack veut rendre la vie au travail plus simple, agréable et productive
J’ai voulu parler de Slack. Pas pour ses chiffres obsolètes d’un communiqué à l’autre tant sa croissance est rapide avec 750 000 utilisateurs quotidiens, 200 000 comptes payants, 1 M$ de CA additionnel tous les 11 jours, après seulement 15 mois d’existence. J’ai voulu parler de Slack pour sa promesse “Be less busy”. J’ai voulu parler de Slack et j’ai pris un coup de vieux.
Slack, c’est le réseau social d’entreprise dont la croissance et la valorisation font le buzz. Archivage des données (conversations, documents, tweets tout y est), moteur de recherche de contenu, messagerie instantanée, mobilité : Slack, c’est le Thermomix de la communication en équipe, il fait tout. Vous veniez de refaire (encore) vos règles de réception dans Outlook ? Oubliez, les emails vont se raréfier, remplacés par les chats de Slack. Vous aimiez bien Messenger que le patron avait fini par interdire ? Souriez, Slack est là. Et c’est bien vu. Start-up mais aussi grandes entreprises renommées comme eBay, The New York Times, Expedia ou AirBnB l’utilisent déjà. Probablement que vous aussi bientôt.
Slack, avec un s comme simplicité
Le succès du réseau serait dû à sa simplicité d’utilisation. Il faut dire que l’outil a été conçu à l’origine pour les besoins d’un jeu en ligne multi-joueurs pour leur permettre de communiquer entre eux. C’est dire si l’ADN de Slack, que l’on pourrait traduire par “détendu” au contraire de “busy”, contient la promesse d’une vie agréable loin des clichés du travail. Qui dit simplicité d’utilisation dit rapidité d’adoption, indispensable à la survie d’un intranet d’entreprise. Aujourd’hui 60 000 équipes, principalement anglophones, utilisent le service, Paris étant la 7ème ville mondiale.
Autre facteur clé de succès : le moteur de recherche, parce que c’est pas le tout d’archiver, c’est encore mieux de retrouver. Comme par exemple l’historique d’un partenariat que tout le monde a oublié. Demain, toute la communication de l’Entreprise sera disponible dans Slack pour les nouvelles recrues. Enfin, Slack se différencie aussi d’une solution maison en proposant une unique ressource qui centralise les données de tous les outils. Tout ce que les salariés utilisent est intégré ou intégrable - 800 000 intégrations ont déjà été réalisées, parmi lesquelles Google Drive, Twitter, Dropbox, ou encore Trello, Github, Mailchimp… et c’est en voyant la longue liste que vous prenez un coup de vieux et avez envie de demander aux types de la technique “on a ça nous ?”.
Communication d’équipe, derrière son écran
Le coup de vieux, c’est aussi les questions rabat-joie. Et la sécurité dans tout ça ? Slack a annoncé en mars s’être fait pirater une base de données utilisateurs contenant contacts et mots de passe. La stratégie de réponse de Slack, dont ce n’est pas le but de la détailler ici, aura surpris les experts par sa rapidité et son efficacité. Bon, ok.
Et pour la confidentialité des messages ? Là, il faudra repasser. Pour faire payer les grandes entreprises, Slack a concédé la fonctionnalité qui permet au directeur d’accéder aux conversations sur demande. Après tout, rien de vraiment choquant, on est au travail pour travailler. Et la productivité justement ? Pour son premier anniversaire Slack a impressionné avec ses chiffres, parmi lesquels le temps d’utilisation : en moyenne, les utilisateurs ont passé 2h15 par jour à lire, commenter, télécharger, chercher, etc. sur un total de 9h23 de connexion quotidienne à l’outil ! Slack ne dit pas si cela remplace ou s’ajoute aux heures de réunions et autres points informels au café. Alors, 2h par jour de partage derrière des écrans, rêve ou cauchemar du manager ?
La société choisit Dublin pour s’installer en Europe d’ici fin 2015. Le phénomène est tel qu’avec un modèle freemium, on se dit qu’on a envie de tenter le coup, non ? Slack, c’est peut-être la réconciliation avec la génération Y au travail, ou encore la solution qui manquait au Télétravail pour se développer en France. C’est en tout cas l’occasion de faire le point sur ses outils de communication interne et de knowledge management.
A propos de l’auteur :
Isabelle Vrilliard a dirigé le site AVendreALouer.fr de 2011 à 2013, suite à un parcours exclusivement web à la tête des services marketing de Cadremploi.fr et ParuVendu.fr. Aujourd’hui expatriée en Floride, elle épluche les oranges et l’actualité de l’emploi en ligne américain.