« Notre plateforme permet à des employés de discuter avec des candidats », A. Laniado, PathMotion
Le | Gestion des candidatures
PathMotion est une plateforme digitale d’échange entre candidats et collaborateurs utilisée par plusieurs dizaines de grands groupes en France et au Royaume-Uni. Après avoir récolté quelques 2.5 millions d’euros l’an dernier, Alon Laniado, qui a co-fondé PathMotion avec l’entrepreneur David Rivel, nous explique les plans de cette jeune pousse qui met un coup de fouet aux pratiques de marque employeur à la papa
Combien avez-vous levé de fonds depuis la création de PathMotion ?
La plateforme a été lancée en 2014. Elle permet à des employés de discuter avec des candidats et de raconter leur histoire. La société a levé 4 millions de dollars au total auprès de business angels, soit un million de dollars au départ, puis 3 millions fin 2017. Nous avons généré des revenus assez rapidement. Nous avons donc attendu d’avoir suffisamment de clients pour faire cette nouvelle levée l’an dernier.
Comment est structurée votre offre aujourd’hui ?
Nous avons trois verticales : l’attraction des talents tout d’abord, sur laquelle nous couvrons 13 secteurs, avec des clients principalement en France et au Royaume-Uni, comme le groupe BPCE, Axa, McDonalds, SNCF, KPMG, etc. La rétention des talents ensuite : Safran, par exemple, utilise PathMotion en interne pour mettre des collaborateurs en relation avec d’autres collaborateurs. Les universités enfin. Nous avons signé notre premier client l’an dernier, l’ESTACA. D’une manière générale, la demande de talents est plus forte que l’offre. Ce n’est plus sur le salaire ou sur la voiture de fonction que les entreprises peuvent se différencier, mais sur la manière dont elles communiquent. Les Millennials ne veulent pas seulement avoir des informations sur leur progression de carrière, mais aussi savoir ce qu’ils vont manger à la cantine…
Quelles sont vos priorités de développement ?
Nous sommes sur des marchés captifs. Nous souhaitons ouvrir les marchés géographiques et pénétrer nos verticales, notamment les écoles et universités. Nous allons recruter de nouveaux commerciaux pour consolider nos positions en France et en Angleterre et nous développer dans certains pays d’Europe, comme la Suisse et l’Allemagne. Nous souhaitons aussi nous développer de manière plus agressive sur le marché américain, où nous avons notre premier client, Nestlé. Nous allons investir très fort en R&D pour améliorer le produit.
Quelles nouvelles fonctionnalités comptez-vous lancer ?
Aujourd’hui, nous sommes sur un format écrit, mais nous savons que la génération Z est plus à l’aise avec la vidéo. Nous ferons aussi en sorte que les centaines voire les milliers d’histoires [ou autrement dit les conversations, ndlr] dont disposent chacun de nos clients par le biais de notre plateforme soient diffusées le plus largement possible, notamment sur les réseaux sociaux. Nos verticales fonctionnent toutes de la même manière : des outsiders parlent avec des insiders. D’autres types d’acteurs sont donc susceptibles d’utiliser la plateforme, comme des franchiseurs qui souhaitent attirer de nouveaux franchisés, ou des villes qui souhaitent attirer des entrepreneurs. Notre vision est très large… même si notre cœur de métier restera les RH.
Qu’apportez-vous aux RH que les solutions concurrentes n’apportent pas ?
Nous nous considérons comme les leaders en matière de création et de diffusion de contenu lié à l’expérience candidat. Or, un « content gap » est en train de se créer entre les recruteurs. (C’est-à-dire un fossé en matière de contenu, NDLR). Certains de nos concurrents ne proposent que des live chats. Le temps mobilisé par les collaborateurs n’est pas très bien exploité. Notre plateforme est ouverte : un candidat peut consulter les réponses déjà émises sur les questions qui les intéresse. Par ailleurs, nous exploitons la data pour engager davantage les candidats qui sont les plus susceptibles de rejoindre l’entreprise.
Gaëlle Fillion