Sommet pour l’action sur l’IA : la France s’adapte à la transformation du travail et de l’emploi
Par Philippe Guerrier | Le | Sirh saas
L’avenir du travail, la transformation des organisations et de la société au sens large figurent au coeur des débats du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris. Le sommet de l’Etat français se mobilise. Voici les premières annonces orientées innovation & RH.
![Sommet pour l’action sur l’IA (Paris, février 2025) : les 1ères annonces en France - © D.R.](https://geimage.newstank.fr/image/cms/9d9b9513ffea496833537cee7272a5f4/sommet-action-ia-paris-fevrier-2025-1eres-annonces-france.jpg?fm=browser&fill=auto&crop=0%2C0%2C800%2C450&w=700&h=394&s=3a318907d7d0e76ac6b4ea5aa9e39858)
Alors que le Sommet pour l’action sur l’IA à Paris a officiellement commencé lundi matin (10 février 2025), les annonces autour de l’intelligence artificielle se multiplient dans un contexte d’effervescence associée à cet événement international.
En guise de teasing, dans une interview accordée dimanche soir (9 février) au journal télévisé de 20H00 sur France 2, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé des investissements de 109 milliards d’euros en France dans « les années à venir ».
Plus tôt, le Premier ministre François Bayrou a présenté le 7 février 2025 une synthèse du Comité interministériel de l’Intelligence artificielle au nom du gouvernement.
« Apprivoiser l’IA, c’est aussi associer toute la société, travailleurs et syndicats, à l’élaboration de sa régulation et à sa diffusion », a déclaré le chef du Gouvernement pour installer les vastes sujets qui englobent l’accélération des progrès technologiques.
Voici les principaux éléments pour appréhender le cadre de déploiement de l’IA en France sur les volets emploi, formation et innovation RH.
Stratégie nationale de l’IA : nouvelle phase de déploiement
Le déploiement de la stratégie nationale de l’IA, initiée en 2018 et qui repose sur un investissement de 3,5 Md€ via le plan d’investissement France 2030, continue avec une troisième étape déclinée en 4 priorités :
- renforcement des infrastructures de calcul et des maillons critiques de la chaîne de valeur de l’IA,
- formation et accueil des talents de l’IA,
- accélération des usages de l’IA,
- création de « l’IA de confiance ».
Cette stratégie s’articule avec la Boussole de compétitivité annoncée par la Commission européenne fin janvier 2025.
IA : mobilisation dans les ministères
• L’IA est considérée comme un axe prioritaire à traduire dans les feuilles de route ministérielles, « qui seront présentées au plus tard à l’occasion de Vivatech en juin 2025 ».
• L’objectif est de multiplier et analyser les expérimentations en vue d’identifier celles qui passeront à l’échelle.
Fourniture de solutions d’IA générative aux agents publics
Un plan de déploiement d’outils d’IA générative permettra à chaque agent de bénéficier d’assistants IA. Objectifs : gagner du temps et améliorer l’efficacité des tâches administratives récurrentes.
Ce déploiement sera réalisé « progressivement » d’ici février 2026 en donnant la priorité à certains ministères (Santé, Justice, Éducation nationale) avec une évaluation des performances.
Ce travail de transformation de l’action publique a déjà démarré :
- une vingtaine d’acteurs publics sont en phase de contractualisation pour des offres clés en main ;
- Le ministère des Armées, France Travail ou le CEA ont conclu un partenariat stratégique avec la start-up Mistral AI « pour la mise en place d’une solution sécurisée et souveraine permettant de traiter des cas d’usages sensibles ».
Poursuite de l’acculturation à l’IA
Deux chantiers sont menés en parallèle pour « développer et maîtriser l’IA ».
- acculturation à l’IA par la formation et mise en place d’un dialogue social sur les conditions d’utilisations et les usages (école, enseignement supérieur, citoyens via des Cafés IA mis en place à partir de mai 2024, syndicats).
- accompagnement à l’adoption de l’IA au niveau des entreprises. « Cet accompagnement passera par la mise en place d’une plateforme recensant les cas de déploiement réussis d’IA et leur impact », selon le Gouvernement.
Objectif : sensibiliser deux millions de Français d’ici fin 2027.
Écosystème IA : état des lieux en France
Pour avancer dans sa stratégie nationale IA en 2025, la France dispose :
- un millier de start-ups engagées dans l’IA, qui ont levé 1,9 milliards d’euros en 2024 ;
- du 3e plus grand vivier de chercheurs spécialisés en IA, dont 4000 chercheurs en IA dans ses organismes de recherche regroupés en 9 Clusters d’excellence et dans ses grands laboratoires. Le Gouvernement compte lancer une cellule ChooseFranceforResearch pour « accompagner les chercheurs talentueux souhaitant s’implanter en France ».
- d’une première position en Europe pour l’accueil de projets d’investissements étrangers en IA depuis 2020, d’après le Baromètre EY de l’attractivité de la France ;
- de capacités d’hébergement de centres R&D en IA gérés par des groupes importants du numérique : Alphabet (Google), Meta (Facebook), OpenAI, Cisco, Criteo, Fujitsu, HPE, IBM, Intel, Microsoft, Samsung, SAP, et Uber.
- de centres de calcul parmi les plus importants d’Europe issus du secteur public (Jean Zay- GENCI) et privés (Scaleway, Outscale, OVH).
Chaque année, 40 000 étudiants et professionnels sont formées à l’IA, avec un objectif de 100 000 formés par an.