4 conseils pour encourager vos collaborateurs à déclarer leur handicap
Le | Bien-être au travail
Par peur d’être stigmatisé ou d’être bloqué dans leur évolution professionnelle, nombreux sont encore les collaborateurs en situation de handicap à hésiter à déclencher une procédure de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Comment une entreprise peut-elle les aider à franchir le cap ? Les 4 conseils de Romain Perot, Chargé de développement au sein de LADAPT
1. Former votre personnel à la problématique handicap
ʺAvant toute action de sensibilisation interne, il faut s’assurer de créer les conditions d’une écoute favorable au sein de l’entrepriseʺ, explique Romain Perot. Inciter des collaborateurs en prise avec des difficultés de santé à se déclarer auprès de leur responsable RH ou de leur manager peut en effet être contreproductif si ces derniers n’ont pas été formés pour accueillir cette parole. ʺIl est essentiel que l’ensemble des services susceptibles de recevoir ces déclarations soient en mesure de proposer une écoute éclairée, bienveillante et activeʺ, précise-t-il.
2. Mettre en place des mesures adaptées
Si la RQTH donne accès au travailleur à des mesures d’aides à l’emploi et à la formation, rien n’empêche l’entreprise de s’équiper, elle aussi, de son côté, de dispositifs aux bénéfices des personnes en situations de handicap. Aménagement du temps de travail, jours de congés supplémentaires pour effectuer les démarches administratives, abondements financiers pour compléter le remboursement d’une aide technique (appareil auditif, fauteuil…), possibilité de bilans de compétences en cas d’aggravation de la situation de handicap, aménagement de poste technique… ʺCet arsenal de mesures va démontrer aux collaborateurs concernés que non seulement elle se préoccupe du sujet, mais qu’elle est aussi bienveillante et propose des aides concrètesʺ, souligne le chargé de développement à LADAPT. L’objectif ? Devenir handi-accueillante et le faire savoir.
3. Déconstruire les préjugés au sein de l’entreprise
Le terme ʺhandicapʺ traîne souvent derrière lui son lot de préjugés et de stéréotypes. ʺLe rôle des RH et des référents handicap va être de détricoter l’ensemble des idées reçues et de bannir l’idée que les gens se font du handicap comme étant une situation de déficience absolueʺ, met en avant Romain Perot. Une première étape de sensibilisation essentielle, destinée à l’ensemble des collaborateurs : ʺ Dans l’esprit commun, on oublie trop souvent que des collègues atteints de certains types de diabète, équipés d’un appareil auditif ou en rémission d’un cancer entrent eux aussi dans les critères de situation de handicap.ʺ C’est donc seulement après avoir déconstruit ces préjugés que l’entreprise peut s’appliquer à reconstruire une nouvelle compréhension du handicap en proposant une communication adaptée.
4. Organiser des actions de sensibilisation
ʺDes actions de sensibilisation doivent être menées dans le cadre d’une politique cohérente, globale et sur le long termeʺ, rappelle le chargé développement. Communiquer uniquement au cours de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées s’avère ainsi peu efficace. Des conférences sur le handicap invisible ou sur comment manager un collaborateur en situation de handicap, des quiz, des expos photos ou encore des mises en situation de simulation de handicap peuvent ainsi être organisés tout au long de l’année. ʺElles vont non seulement participer à une meilleure intégration des personnes en situation de handicap, mais également à l’enrichissement de la culture d’entrepriseʺ, conclut Romain Prerot.
Stéphanie Marpinard