Comment MAY place l’innovation au service des avantages salariés
Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail
Cette filiale de Groupe Up veut se démarquer sur le marché des offres d’avantages salariés en misant sur une cagnotte globale et une application. Dans son projet, elle a fait appel à des partenaires innovants. Le point avec Boris Jottreau et Sylvie Nourry, codirigeants de MAY.
100 % numérique. C’est l’engagement de MAY, une nouvelle offre de gestion d’avantages salariés qui a vraiment démarré ses activités en septembre 2022.
Cette filiale de Groupe UP, lui-même émetteur de titres comme UpDéjeuner (restauration), a mis le cap sur l’innovation.
« Il y a trois points essentiels et exclusifs :
- une application qui réunit huit avantages qui existent en France, contre quatre ou cinq maximum chez nos concurrents ;
- une seule cagnotte globale. Chaque salarié va puiser dedans pour consommer ses propres avantages à son gré ;
- une grande simplicité : tout se fait via une application et la carte bancaire régulière des salariés », énumère Boris Jottreau, CEO et fondateur de MAY.
Après six mois de commercialisation, MAY a atteint la barre des 100 000 transactions remboursées à ses utilisateurs.
Elle dispose de 20 organisations clientes pour une base de 1 000 salariés concernés. Fin 2023, MAY vise 50 000 utilisateurs à son service.
« Les priorités pour 2023 portent sur la poursuite du développement de produits innovants et l’élargissement des bases d’entreprises clientes et d’utilisateurs », indique Boris Jottreau.
Un modèle innovant
• « Pour développer le service MAY, nous avons travaillé en intrapreneuriat au sein de Groupe Up :
• en misant sur l’innovation avec un modèle de cagnotte globale multi-avantages ( »flexible benefit« ) ;
• en collaborant avec le start-up studio redpill pour les développements technologiques ;
• en s’appuyant sur le service open banking de la start-up Bridge », déclare Sylvie Nourry, présidente de MAY.
MAY : place aux « flexible benefits »
Chronologie de l’amorçage de MAY
• 2021 : premier POC avec un groupe de DRH bêta-testeurs ;
• février 2022 : premiers développements technologiques.
• mai 2022 : mise en place de l’activité de MAY ;
• septembre 2022 : lancement commercial avec une première vague de communication grand public (affichage, presse…).
MAY donne accès à une offre de huit avantages salariés :
- titre-restaurant (en cours de déclaration auprès de la Commission Nationale des Titres-Restaurant),
- service à la personne (garde d’enfants, soutien scolaire, ménage, jardinage, dépendance…),
- titres-cadeaux,
- titre-culture,
- la participation vacances,
- la participation sport,
- allocation télétravail,
- forfait mobilité durable.
Côté entreprise :
- Elle définit la « cagnotte » par salarié et le paquet d’avantages retenus (« flexible benefits »).
- Un calcul automatique des exonérations de charges sociales est réalisé.
- Un simulateur virtuel est disponible sur le site Internet de MAY pour déterminer les paliers de cagnottes d’avantages salariés accordées et les économies fiscales escomptées du côté de l’entreprise.
Côté salarié :
- Celui-ci télécharge l’application mobile MAY ou utilise le site Internet dédié.
- Il effectue la synchronisation avec sa carte bancaire.
- Il dépense avec son moyen de paiement habituel. May se charge d’identifier les dépenses éligibles par le biais d’algorithmes et de les rembourser par virement une fois par semaine.
- Il connaît la situation de sa cagnotte : montant total, montant remboursé ou consommé, plafonds résiduels par type d’avantage qu’il peut encore se faire rembourser…
Sylvie Nourry apporte des précisions sur les bénéfices de cette approche de cagnotte globale :
- « Tous les salariés n’ont pas envie des mêmes avantages, ce qui complique la gestion du côté des entreprises. Nous avons rendu de la liberté dans leur appropriation. Nous garantissons la simplicité d’usage côté utilisateur et gérons tous les aspects règlementaires et administratifs côté DRH.
- Nous automatisons un maximum de fonctionnalités et identifions les établissements commerçants à partir d’une base qui permet de savoir s’ils sont éligibles ou non à un avantage salarié.
- Nous n’avons pas besoin de constituer un réseau spécifique de commerçants partenaires de MAY : notre offre est acceptée partout. C’est le meilleur réseau d’acceptation. »
Le modèle économique de MAY s’appuie sur une « facturation à l’usage » adressée aux DRH en entreprise et/ou aux CSE. Le commissionnement repose sur un pourcentage (5 % par défaut) en fonction des montants de cagnottes établis et de la taille de l’effectif.
Comment se distinguer de l’offre de sa maison-mère Groupe Up ?
« Nous sommes une filiale à 100 % de Groupe Up mais l’offre MAY ne correspond pas à la version dématérialisée des avantages salariés commercialisés par Groupe Up. Nous ne sommes pas dans les mêmes locaux et l’équipe est différente », déclare Sylvie Nourry.
- « Nous avons cherché une innovation de rupture et lancé une offre en complète autonomie pour toucher une nouvelle cible de clients early adopters. C’est-à-dire des organisations qui apprécient l’innovation sur le marché (start-up, sociétés d’ingénierie, de conseil, prestataires IT…) et qui n’ont pas encore adopté d’offres d’avantages salariés. C’est encore le cas des ¾ des entreprises françaises.
- Au final, la cible est beaucoup plus large avec des entreprises dont l’effectif peut atteindre 600 salariés ou des entreprises qui ont choisi MAY pour élargir leur offre à d’autres avantages salariés », indique Sylvie Nourry.
Concurrence par l’innovation : duel May vs Swile
« • Swile s’est aussi positionnée sur l’innovation. Mais elle est partie de l’offre papier d’avantages salariés et l’a digitalisé complètement. En soit, cela reste du ‘multi-benefit’ c’est-à-dire plusieurs wallets d’avantages salariés compartimentés et stockés sur une même carte.
• Swile exploite quatre avantages salariés en l’état actuel. MAY se situe à un niveau d’innovation supérieur avec le ‘flexible benefit’ et l’open banking. Notre offre porte sur huit avantages salariés et nous avançons sur une cagnotte globale avec une plus grande souplesse d’usage.
• Swile n’est pas arrivée à ce degré d’intégration avec une carte bancaire standard. Nous sommes les premiers à le proposer en France », déclare Sylvie Nourry.
Fin 2022, Swile a acquis son concurrent Bimpli (filiale de groupe BPCE qui devient le premier actionnaire du nouvel ensemble). « ll s’agit d’une opération financière qui a permis de sauver Swile, compte tenu des mauvais résultats financiers annoncés avant l’été », selon Sylvie Nourry.
Adaptation d’un article de News Tank RH publié le 19/01/2023. Pour accéder à l’offre Découverte.