Le bien-être des salariés ? Les employeurs s’en moquent !
Le | Bien-être au travail
Les initiatives visant à favoriser le bien-être des salariés pullulent en entreprise. Dans le même temps, les outils visant à renforcer « le bonheur au travail » suscitent de l’intérêt. Et pourtant, les employeurs européens se désintéressent massivement de ce sujet, d’après une étude menée par ADP, exclusivement auprès de collaborateurs
Les employeurs européens négligent le bien-être psychologique de leurs collaborateurs stressés. Telle est l’étonnante conclusion de l’étude « The Workforce View in Europe 2018 » réalisée par l’éditeur ADP, qui explore la perception - forcément subjective - de 9908 actifs vis-à-vis de leur travail, et ce dans 8 pays dont La France. Un tiers des salariés (34 %) estime que leur employeur n’a qu’un faible intérêt pour leur santé psychique et leur bien-être professionnel. Pire : 14 % estiment qu’il ne s’intéresse pas du tout à leur bien-être mental. Le plus inquiétant, c’est qu’un nombre significatif de salariés européens (18 %) déclarent souffrir de stress au quotidien, l’un des volets du mal-être. C’est 5 points de plus qu’à la même époque il y a un an. Outre les femmes, les jeunes actifs âgés de 16 à 34 ans sont les plus touchés par ce fléau : 37 % d’entre eux envisagent ainsi de changer de poste à cause du stress, contre 17 % des plus de 55 ans. Cocorico : La France est le 2e pays où les salariés sont les plus stressés (20 %), juste derrière La Pologne (27 %) et loin devant les Pays-Bas (10 %).
Bientôt un « happiness manager » ?
A l’heure où les burn-out sont de plus en plus nombreux, ʺil est dans l’intérêt de tous les employeurs d’aider leurs salariés à gérer au mieux ce stress et à mettre en place tous les filets de sécurité nécessaire avant que les problèmes ne deviennent sérieuxʺ, commente Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse. Ils ont tout à gagner : une hausse de productivité, une augmentation de l’engagement, une diminution de l’absentéisme. Autant d’avantages que certaines entreprises ont bien perçus. Certaines vont même jusqu’à emboiter le pas de Google en créant un poste de « happiness manager » ou de « Chief Happiness Officer » ! Avant de confier le bien-être aux mains d’un expert de la « feel good », il existe pourtant de nombreuses actions simples à mettre en place et permettant aux collaborateurs de se sentir bien. L’éditeur ADP cite notamment la mise en place de canaux de communication ouverts entre la direction générale et le personnel. Une enquête, cette fois-ci menée par Monster et l’Ifop en mai 2017, le confirme : pour 42 % des actifs français, le bien-être passe principalement par un dialogue ouvert et bienveillant avec sa hiérarchie.
Aurélie Tachot