Yoopies devient Worklife pour attaquer le marché des avantages salariés
Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail
La plateforme de services à domicile Yoopies change de nom et de positionnement en visant les avantages salariés en entreprise. Le fondateur Benjamin Suchar explique la mutation.
Le potentiel du marché des avantages salariés accordés aux entreprises a convaincu Yoopies qui se rebaptise Worklife et se repositionne.
Après avoir pris position dès 2012 comme plateforme de services à domicile, la start-up française élargit ses ambitions en développant une application de supervision pour les responsables RH en entreprise et une carte de paiement pour les employés qui fédère :
- une carte de paiement qui regroupe les titres restaurants ;
- le Chèque emploi service universel (Cesu pour financer les services à la personne) ;
- le titre mobilité (issu de la loi d’Orientation des Mobilités ou LOM promulguée le 24 décembre 2019).
« Nous pensions qu’il fallait ré-inventer l’accompagnement de la qualité de vie au travail en lien avec la performance de l’entreprise et les nouveaux modes de travail comme le télétravail », estime Benjamin Suchar, CEO et fondateur de Yoopies. « Nous avions déjà fait ce diagnostic fin 2019. La crise Covid-19 n’a fait qu’accélérer cette mutation. »
L’argumentaire est déjà prêt pour séduire les responsables RH et les salariés en entreprise. Selon Benjamin Suchar, « cette offre globale, qui s’adapte aux nouvelles réalités, devient un vecteur d’économie pour les entreprises qui peut aller jusqu’à 4000 euros par an et par salarié » si les bénéfices salariés et les financements offerts (exonération de charges sociale, crédit d’impôt, etc.) sont gérés avec rigueur.
L’offre Worklife est attendue en janvier 2021
Nous allons gérer l’ensemble des avantages salariés à partir d’une seule carte.
« Avec Worklife, nous sommes à la croisée des HR Tech et des FinTech », poursuit Benjamin Suchar. La start-up surfe à la fois sur la libéralisation du marché des émetteurs de cartes de paiement en lien avec les réseaux MasterCard et Visa et sur la libéralisation de marchés qui avaient de fortes barrières à l’entrée, en l’occurrence celui des titres restaurants.
« Nous allons même plus loin avec notre technologie car nous allons gérer l’ensemble des avantages salariés à partir d’une seule carte (titres restaurants, titres de transport et mobilité, services à la personnes) et la répartition instantanée de la part employeur/employé de chaque dépense », selon Benjamin Suchar.
Worklife s’attelle à peaufiner son nouveau statut d’émetteur homologué de titres restaurants « en disposant du plus large réseau d’acceptation possible avec l’appui de MasterCard et Visa ».
L’ensemble des avantages salariés sous la bannière Worklife seront disponibles en janvier 2021, prévoit le fondateur de Yoopies. Petite subtilité de branding pour éviter de dérouter les membres déjà inscrits dans sa base : dans la nouvelle configuration Worklife, Yoopies subsiste en tant que marque pour les services à domicile à destination des particuliers.
Le modèle économique repose sur un tarif fixé par collaborateur et par mois. Le prix sera fixé en fonction du nombre d’employés à prendre en compte par entreprise mais aussi de la consommation de services à la carte. Benjamin Suchar évoque des « offres packagées pour les PME » et « des offres à tiroirs pour les ETI et les groupes ».
Worklife vise deux millions d’utilisateurs d’ici fin 2021
Fort de son historique de développement sur le marché des services à domicile pendant 8 ans, Yoopies/Worklife dispose d’une base d’une centaine d’entreprises clientes (correspond à une couverture de 700 000 salariés).
Avec son nouveau positionnement sur les avantages salariés, elle a pour ambition de disposer d’une base globale de deux millions d’utilisateurs d’ici fin 2021 en se concentrant sur le marché français initialement.
Difficile de ne pas établir de lien entre Worklife et Swile, la start-up de Loïc Soubeyrand qui a levé 70 millions d’euros en juin dernier. « Il existe un grand marqueur de différenciation : Swile se positionne comme un outil de convivialité au travail là où nous insistons davantage sur les enjeux de performance en entreprise. Nous voulons parler directement aux ressources humaines sans aller vers les comités d’entreprises ou les chèques cadeaux. Nous favorisons l’approche ‘Must to have’ plutôt que celle ‘Nice to have’ », commente Benjamin Suchar.
Une levée de fonds peut attendre
En adoptant cette nouvelle approche marché, Benjamin Suchar estime qu’il n’a pas besoin d’aller chercher d’appuis financiers à l’extérieur. « La question se posera d’ici 12 mois en fonction du succès de l’offre. »
Le fondateur de Yoopies assure que sa société est rentable depuis 18 mois. Sous son ancien statut d’application de services à domicile, la start-up avait levé environ 5 millions d’euros, en particulier auprès des fonds XAnge et Runa Capital en 2017.