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Digitalisation des avantages salariés : Crédit Agricole S.A. acquiert Worklife

Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail

Crédit Agricole S.A. monte une opération en 2 temps pour acquérir Worklife sur le marché des avantages salariés digitalisés. Dans une perspective de « projet industriel » et de « vision commune ». Le point avec Laurent Darmon (Crédit Agricole S.A.) et Benjamin Suchar (Worklife).

Crédit Agricole acquiert Worklife : le point avec L. Darmon (Crédit Agricole) et B. Suchar (Worklife) - © D.R.
Crédit Agricole acquiert Worklife : le point avec L. Darmon (Crédit Agricole) et B. Suchar (Worklife) - © D.R.

La configuration du paysage des fournisseurs de solutions pour exploiter les avantages salariés dématérialisés ne cesse d’évoluer.

Worklife bascule dans le giron de Crédit Agricole S.A.

  • « L’accord d’acquisition de Worklife a été bouclé en juin 2023. Nous étions en contact avec Crédit Agricole depuis octobre 2022;
  • Nous parlons de l’adossement de Worklife à un grand groupe qui a des métiers forts au niveau RH (épargne salariale, assurance santé…) », déclare Benjamin Suchar, directeur général et fondateur de Worklife.

Spécialisée dans la digitalisation des avantages salariés, l’-ex-Yoopies, devenue Worklife en 2020, propose une application qui regroupe les avantages salariés (titres-restaurant, forfait mobilité durable, financement d’équipement de télétravail, services à la personne) et une carte de paiement associée.

La société technologique dispose de 150 entreprises clientes, dont La Belle-Îloise, Saint-Gobain, Adecco, et Amazon, et de 120 000 salariés utilisateurs.

Laurent Darmon (Crédit Agricole) : « Créer un champion français des avantages salariaux »

  • Laurent Darmon, directeur des nouvelles activités du groupe Crédit Agricole - © D.R.
    Laurent Darmon, directeur des nouvelles activités du groupe Crédit Agricole - © D.R.

    « Le groupe Crédit Agricole est déjà présent sur le marché des avantages salariés avec notamment les assurances collectives et l’épargne salariale ;

  • Avec Worklife, nous avons l’opportunité de nous développer sur ce marché en proposant à la fois une offre digitale de grande qualité mais également évolutive et adaptable à toute notre clientèle entreprise ;
  • Ce projet industriel est une vision commune entre Worklife et le groupe Crédit Agricole », déclare Laurent Darmon, Directeur des nouvelles activités chez Crédit Agricole S.A.

La perspective de développement est claire. 

  • « Avec l’acquisition de Worklife, nous souhaitons créer un champion français des avantages salariaux en proposant une plateforme de haute technicité qui s’appuiera sur les synergies avec les différents métiers du groupe, assurances collectives, épargne salariale, etc.
  • Pour ce faire, nous travaillons à la poursuite du développement de Worklife, en proposant cette offre à la fois aux clients entreprises du Groupe mais également en externe », déclare Laurent Darmon. 

Crédit Agricole S.A. ne communique pas sur le montant de l’opération de croissance externe. Néanmoins, Laurent Darmon précise : 

« Il s’agit d’un rachat qui va se structurer en deux temps : 

  • Dans un premier temps, le Crédit Agricole a racheté plus de deux tiers du capital de Worklife,
  • puis il est prévu un rachat du solde dans quelques années selon un montage motivant pour l’ensemble des deux parties à réussir le projet industriel commun. »

Benjamin Suchar (Worklife) : « Changer d’échelle avec Crédit Agricole S.A. » 

Benjamin Suchar, directeur général et fondateur de Worklife - © D.R.
Benjamin Suchar, directeur général et fondateur de Worklife - © D.R.

Avec cet adossement à Crédit Agricole S.A., des synergies d’offres sont prévues pour valoriser le pilotage des politiques de rémunération en entreprise. Un pilote a été lancé dans ce sens avec la caisse régionale Crédit Agricole Brie Picardie.

  • « Crédit Agricole est déjà un acteur très présent dans le monde RH mais jusqu’ici, il ne disposait pas de service de digitalisation agrégeant l’ensemble des avantages salariés ;
  • Avec l’appui de Crédit Agricole, nous changeons d’échelle dans le projet industriel et dans les investissements à un niveau européen ;
  • Nous allons conserver une autonomie en tant que start-up. Crédit Agricole en a habitude, à l’instar de Blank [ndlr : une néobanque]. Nous nous retrouvons dans une combinaison d’un grand groupe fort avec une start-up agile dans un projet industriel global. Cela fait toute la différence dans les discussions que nous avons eues pour lever des fonds, pour fusionner avec un autre acteur du marché ou se rapprocher d’un autre groupe bancaire », déclare Benjamin Suchar.

C’est la deuxième grande opération de rapprochement entre une start-up et un groupe bancaire dans le segment des fournisseurs de solutions d’avantages salariés à l’ère du digital. En début d’année, Swile a bouclé le rachat de son concurrent Bimpli, filiale du Groupe BPCE. Le groupe bancaire devenant ainsi le 1er actionnaire du nouvel ensemble. 

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